Stefano Moscato, une expérience singulière révélatrice d’une histoire collective
Le 03 novembre prochain, les élèves de seconde qui suivent l’enseignement « culture et civilisation italienne » auront le plaisir de rencontrer l’auteur Stefano Moscato.
Afin de préparer cette rencontre, vous pouvez lire la fiche biographique suivante.
source de l'image : site de la ville de Saint Galmier, http://www.saint-galmier.fr/Rencontres-autour-d-un-livre.html
Stefano Moscato est né en 1948 à Lercara Friddi, un petit village de Sicile. Cet ancien instituteur est issu d’une famille qui a émigré en France en 1948. A l’âge de 6 mois, il arrive à Lorette, dans la vallée du Gier où il rejoint son père qui, un an plus tôt, avait déjà fait le voyage depuis la Sicile pour travailler aux Aciéries de la Marine. Il va vivre les 6 premières années de sa vie dans le cantonnement(1) de la cité Pétin-Gaudet.
A partir de ses souvenirs d’enfance, il crée le spectacle musical « Canto blues » puis écrit le livre « Le cantonnement ».
source de l'image : site de la ville de Saint-Etienne, http://www.saint-etienne.fr/culture/puits-couriot-parc-musee-mine/librairie
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, son père, Gioacchino Moscato, ancien carabinier, était en proie à de graves difficultés financières ; il fit donc le choix de partir, profitant des opportunités de travail qu’offrait alors une France en pleine reconstruction. Il fut ainsi embauché aux Aciéries de la Marine, à l'usine d'Assailly. Mais ce voyage vers la France le mena bien loin de la mer, de ses coquillages et crustacés ! A son arrivée, Il jeta l’ancre dans une des régions les plus tristes et les plus industrielles de France !
Lorsque, un an plus tard, le reste de la famille rejoignit Gioacchino à Lorette, elle fut installée dans le cantonnement. Les conditions de vie y étaient particulièrement difficiles.
Si aujourd’hui le lieu n’existe plus, Stefano Moscato nous faire découvrir dans son livre ce qu’était sa vie dans le « canto ». Il y décrit un paysage triste constitué de baraques, de rues pavées, d’allées mal entretenues ; il se souvient plus particulièrement du lavoir commun, un lieu sombre et humide, qui l’effrayait enfant. Il évoque également l’intérieur du modeste logement qui leur a été attribué. Son père, sa mère et les sept enfants s’entassaient dans petit trois pièces très humide et très froid décorés de bric et de broc.
L’exigüité des baraquements poussaient les habitants à vivre dehors. En été Les familles sortaient les chaises pendant que la marmaille investissait le cantonnement et ses abords pour en faire un terrain d’aventure ! Stefano se souvient par exemple de ses expéditions à la gandouse (2) ou bien encore à la rivière !
Le cantonnement c’était un petit bout d’Italie ! On se recevait, on se rassemblait pour tenter de récréer le pays perdu ! Au long de la lecture, on découvre les Spatuzzi, les Gasparini mais aussi Giuseppe Mangano, qui s’était mutilé la main gauche dans le but de toucher une pension ! Mais le cantonnement c’était aussi un lieu où se côtoyaient les cultures ! Italiens, Espagnols, Algériens tous réunis par une histoire semblable et un quotidien marqué par la misère.
Stefano Moscato évoque également le racisme ordinaire dont il a été victime à l’école. Traités de « macaroni », il a particulièrement souffert que ses parents maîtrisent mal la langue française. Mais l’école représentait aussi à ses yeux l’espoir d’une promotion sociale. C’était le moyen de sortir des difficultés et de prendre une revanche sur la vie.
A la fin du livre, Stefano Moscato revient sur la mort de son père et regrette de n’avoir pu découvrir avec lui le pays de ses origines. 6 ans après la mort de son père, en 1968, il se rendit pour la première fois en Sicile : il participait alors à un voyage pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre de Santa Margherita di Belice.
1. Les cantonnements sont des baraquements qui avaient été construits pendant la Première guerre mondiale pour abriter les prisonniers de guerre allemands. Par la suite, c’était ici que furent logés les ouvriers immigrés travaillant pour les Aciéries. Le cantonnement était isolé et coupé du centre de Lorette par la voie ferrée et la route nationale
2. Gandouse : décharge en gaga
En 1948, Stefano Moscato arrive à Lorette, dans la vallée du Gier où il rejoint son père, émigré venu de Sicile venu travailler aux Aciéries de la Marine. De ses premières années passées ...
http://www.r2sciences42.com/Cantonnements-Le-logement-ouvrier
La librairie du Puits Couriot/Parc - Musée de la mine
Le parc-musée édite des ouvrages de référence sur l'aventure minière du bassin ou sur le patrimoine industriel du territoire, ainsi que des livres d'auteur qui apportent un éclairage nouveau ...
http://www.saint-etienne.fr/culture/puits-couriot-parc-musee-mine/librairie
février 1947 mon père obtient son Contrat de Travail aux forges et Aciéries de la Marine, usine d'Assailly à Lorette pour un salaire de 27,15 Frs de l'heure minimum. Il pourra à sa demande êt...
https://www.yumpu.com/fr/document/view/17068005/canto-blues-coeur-dart-co/3