Récits d'élèves : l'histoire de mes origines (3)
Les élèves de 1ière 3 participent cette année à un projet Euréka intitulé "Parcours d'immigrés en Ondaine". Depuis le début de l'année, ils ont pu découvrir la place (centrale et trop souvent occultée !) qu'occupent les étrangers dans l'histoire de France !
A cette occasion, je leur ai demandé de mener l'enquête dans leur propre famille et de produire un petit texte racontant l'histoire de leur(s) origine(s) étrangère(s). Au delà de chaque histoire, ce fut l'occasion pour chaque élève de s'interroger sur lui-même et sur les autres et de discuter en famille d'un parcours individuel qui s'inscrit dans une histoire universelle : celle de la migration et du vivre ensemble.
Dina nous raconte l'histoire de son papa (1ière 3)
Mon papa est né le 23 décembre 1969 à Assouan en Egypte. Il est allé à l’école toute son enfance et a obtenu dans son pays natal un diplôme équivalant à BAC+4. Il a grandi dans un village nommé El Nasrya, situé à Assouan entouré de ses six frères et d’une sœur. Ils étaient très modestes et se contentaient de ce qu’ils avaient ; malgré cela, ils étaient tous heureux. Mon papa travaillait là-bas dans le tourisme.
Il est venu une première fois en France comme touriste en 1997. C’est à ce moment-là qu’il a rencontré ma maman sur un bateau. Ils ont voulu construire une vie ensemble et se sont donc revus en Egypte pour célébrer leur mariage. Mon papa a posé ses pieds en France, officiellement, en tant qu’époux d’une ressortissante française le 16 mai 1998. Il trouvait le climat de la France plus agréable car il craint beaucoup le soleil et l’Egypte est loin d'être un pays froid ! Avant son installation en France il n’avait jamais vu de neige puisqu’en Egypte il n’y a pratiquement pas d’hiver. Il est arrivé en avion de Luxor, seul sans sa famille, puis Marseille, et enfin Saint-Etienne pour rejoindre ma maman de façon légale. Ensemble, ils se sont installés dans un bel appartement à l’entrée de Saint-Etienne, dans lequel j’ai vécu pendant mes premières années. Mon papa a commencé à chercher du travail tout seul et a trouvé dans un premier temps, dans le bâtiment. Ensuite, il s’est spécialisé dans le commerce. Au travail, mon papa étant très gentil et sociable, il s’est intégré sans le moindre souci. Il était même surnommé « le Pharaon » car il n’y avait pas beaucoup d’égyptien dans la vallée de l’Ondaine.
Mon papa aime beaucoup son pays d’origine, de ce fait, nous y allons toutes les années pour voir notre famille là-bas et connaître notre pays d’origine. D’un point de vue culinaire, nous mangeons plutôt les plats algériens de ma maman, mais les recettes égyptiennes ne sont pas inexistantes à la maison. Lorsque nous retournons en Egypte, ma tante nous cuisine des plats typiquement égyptiens comme par exemple les fèves « à l’égyptienne ». Par rapport à la langue, il nous parle quotidiennement égyptien mais maîtrise parfaitement le français. Il n’a pas vécu dans des conditions luxueuses, c’est pour cela qu’il nous répète toujours que l’on n’a pas besoin de beaucoup pour être heureux.