Récits d'élèves : l'histoire de mes origines
Les élèves de 1ière 3 participent cette année à un projet Euréka intitulé "Parcours d'immigrés en Ondaine". Depuis le début de l'année, ils ont pu découvrir la place (centrale et trop souvent occultée !) qu'occupent les étrangers dans l'histoire de France !
A cette occasion, je leur ai demandé de mener l'enquête dans leur propre famille et de produire un petit texte racontant l'histoire de leur(s) origine(s) étrangère(s). Au delà de chaque histoire, ce fut l'occasion pour chaque élève de s'interroger sur lui-même et sur les autres et de discuter en famille d'un parcours individuel qui s'inscrit dans une histoire universelle : celle de la migration et du vivre ensemble.
Le premier texte à découvrir est celui d'Arnaud. Il nous livre le parcours de son grand-père. La suite des textes est à venir.
La venue de mon papi en France (par Arnaud ; 1ière 3)
Avant le départ :
Mon grand père est né le 30 novembre 1934. Son père était menuisier charpentier à son compte. Toute la famille vivait dans un petit village d’agriculteurs nommé Fossa, situé dans la province de l’Aquila, dans la région des Abruzzes.
Venir :
En 1947, mon arrière grand père est venu à Saint-Etienne. Il avait rejoint son frère qui était tailleur. Mon arrière grand père a attendu d’avoir une situation stable, un travail et une maison pour faire venir le reste de la famille. Il avait facilement trouvé du travail dans le bâtiment car après la seconde guerre mondiale, il fallait reconstruire la France. Il fut très rapidement promu chef de travaux.
Mon papi a rejoint son père deux ans après, en juillet 1949 avec sa mère et ses trois sœurs. Il avait 14 ans. Le voyage s’est fait de manière totalement légal, en train, en passant par Rome, Milan, Turin, Modane, Lyon puis Saint-Etienne.
Arriver :
En arrivant, ses premières impressions étaient très mauvaises. Il voyait une ville triste, grise, sans ciel. Ils vivaient tous dans une maison fournie par l’entreprise qui faisait travailler mon arrière grand père. Dans cette maison située dans le quartier de Solaure, il y avait quelques Italiens, des Français, des Suisses et des Hongrois. Mon papi est allé à l’école, il parlait déjà un peu le français car il l’avait étudié en Italie. Avec les Français de classe moyenne, ça se passait très bien. A l’inverse, les Français de classe populaire ne l’ont pas bien accueilli (moqueries, propos racistes). Par la suite, il a fait des études à l’ENP (Ecole Nationale Professionnelle). Il a également fait de scoutisme.
Entretenir le lien avec les origines :
Il n’était pas vraiment nostalgique de son pays d’origine car il avait trouvé des amis en France et il savait qu’il allait vivre en France pendant longtemps. Toute la famille retournait quand même en Italie, de temps en temps, pendant les vacances.