Les élèves de 1ière 3 rendent compte de leur visite au musée de la mine
Le vendredi 13 novembre, dans le cadre du projet "Parcours d'immigrés en Ondaine" les élèves de 1ère 3, se sont rendus au Puits Couriot à Saint-Etienne afin de découvrir l'évolution et les conditions de l'immigration des mineurs qui travaillaient au Puits du XIXe siècle au XXe siècle.
Quentin, Arnaud P., Thomas R.
Une exploitation minière demande toujours beaucoup de main d’œuvre. C’est d’abord dans les communes rurales voisines comme celles des monts du Forez, puis dans les départements voisins que les houillères vont recruter. Ensuite ce recrutement va s'ouvrir sur l'extérieur : dès les années 1900 les premiers arrivés étaient les Marocains suivis des Italiens et des Algériens puis de très près par les Polonais.
Arnaud, Paul, Jasmine
La société des mines va inciter des mineurs étrangers à venir travailler en leur donnant des avantages, notamment en les aidant à s’intégrer. En effet les mines qui sont la propriété de sociétés privées collaborent avec l'Etat et assurent aux mineurs du travail, un logement et les encadrent. Ils bénéficient aussi d'une retraite qui équivaut à la moitié de leur salaire. Toutes ces offres vont grandement les attirer et donner l'espoir d'une intégration professionnelle voir sociale.
De surcroît, les journées de travail sont limitées à 8 heures depuis 1907 alors que la Loi des 8 heures n'a été appliquée qu'en 1919. A partir de 1940 en travaillant dans les mines, les ouvriers gagnent le smic plus 20% et peuvent même gagner des pourcentages en plus s’ils prennent des travaux difficiles.
Ce fonctionnement peut être rapproché à celui d'une méritocratie, car les employés ne sont pas payés en fonction de leur statut, mais de leur travail. Cette idée est renforcée car dans la mine, tous les étrangers sont mélangés et ont des origines et parcours différents ; les mineurs ne se jugent pas, les identités ne les intéressent pas, ils se définissent seulement par leur travail ce qui montre une certaine égalité entre les mineurs français et étrangers au sein de la mine, même si celle-ci n'est pas totalement imperméable aux tensions extérieurs et favorise les français.
La mine n'offre pas tous ces avantages gratuitement, et le prix à payer pour les obtenir, reste un dur labeur. Tous ces droits leurs sont accordés dans le but de les motiver dans leur travail.
Quentin, Arnaud P. , Thomas R.
En 1926, la mine est constituée de bien plus d'étrangers qu'avant, dont 25 % d'origine italienne ; beaucoup de polonais, recrutés et pris en charge par l'État de leur pays, sont envoyés ici. Ce sont eux les premiers à avoir droit aux logements des mines. Mais la plupart ne bénéficient pas de contrat et se trouvent rapatriés dans leur pays s'ils ne font pas leur tâche de travail correctement. Ce métier est pénible et seulement un contrat sur dix est renouvelé. Les mineurs sont payés à la journée, ce qui permet aux agriculteurs de travailler uniquement ponctuellement, que lorsqu'il y a du travail, et le reste du temps ils reprennent leurs activités. L'État répond également bien aux demandes, aux exigences des mineurs, car c'est sur le charbon que repose l'économie de la région.
Kenza, Katia, Laura
Les mineurs ne vont présenter aucun signe de racisme entre eux, sous terre car à cause des résidus sur leur visage ils se disaient tous « noirs », cependant la hiérarchie va être beaucoup moins indulgente envers eux. Lorsque la production diminuait et que le pays se trouvait en phase de crise, les licenciements concernaient principalement les étrangers. De plus, lorsque les travailleurs organisaient une grève, les travailleurs étrangers étaient retissant à cette dernière, car ils étaient les premiers renvoyés s’ils se ralliaient au mouvement d’opposition. Les places les plus dangereuses et les plus pénibles leur étaient aussi réservées. (...). Cette place au travail était peu épanouissante puisqu’ils passaient la journée à casser la roche, et que huit heures de travail représentaient seulement environ un mètre d’avance.
La mine va aussi représenter un lieu de rencontre et un phénomène d’intégration, principalement à l’heure du déjeuner où les travailleurs communiquaient comme ils le pouvaient malgré la barrière de la langue. Aussi ils s’échangeaient ce qu’ils avaient dans leur gandot, récipient pour casse-croûte, avec des spécialités culinaires très variées. Encore, les mineurs sont plus soudés que jamais lorsque Pétain signe l’armistice avec l’Allemagne, qui va entrainer une certaine répression sur le territoire français avec la présence et la surveillance des Allemands dans les mines.
Dina, Inès, Zinedine
A travers certains témoignages, nous avons pu constater qu’une sorte de fraternité se créée entre les ouvriers français et les travailleurs étrangers. En effet il fallait se « serrer les coudes », se protéger les uns les autres et cela les rapprochait -du moins au travail- ; de plus pendant la pause, pour le repas, les ouvriers, ne connaissant pas la nourriture des ouvriers étrangers, proposaient d’échanger leurs repas pour découvrir les cultures et nourritures de chacun. (...) Il n’y avait pas de discrimination à cause de la couleur de peau ou autre car tout le monde pouvait mourir et était noir à cause de l’extraction du charbon.
Justin, Guillaume, Florian, Thibaut
Cette forte présence d’immigrés a permis d’apprendre de nouvelles techniques comme par exemple ce système de remontée mécanique (photo ci-dessus). Un chargement de charbon au fond du puits est accroché à une corde reliée a une poulie, des bêtes faisant tourner cette poulie font remonter ce chargement. Cette technique a été apportée par des Belges. Le boisage des tunnels de mine est aussi une technique venant du Pays de Galles (photo ci-dessous). C'est au final grâce à cette forte immigration que la France s'est enrichie de multiples savoirs.
Kenza, Katia, Laura.