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Ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

15 Sep

Les cartes, clés de lecture pour comprendre un monde complexe: une carte géo-économique

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #Terminale S

En classe, vous avez procédé à l'analyse de diverses cartes présentant chacune une grille de lecture  (géo-économique, géo-culturelle, géo-politique et géo-environnementale) ;  parmi les cartes analysées, découvrez une correction rédigée d'une des cartes soumises à l'analyse. 

L'explosion des échanges de marchandises dans le monde , Histoire-Géographie Terminales S, Hatier, 2014

L'explosion des échanges de marchandises dans le monde , Histoire-Géographie Terminales S, Hatier, 2014

Sujet 1.  Des cartes géo-économiques pour comprendre le monde

 

Consigne : Après avoir présenté la carte 1 p. 244 vous direz en quoi elle nous informe sur le fonctionnement de la mondialisation  ; vous veillerez à porter un regard critique au cours de votre réflexion.

 

Ce document est un planisphère nous présentant l'organisation des échanges de marchandises et les principales  puissances économiques mondiales. Extraite d'un manuel scolaire publié en 2014 (Histoire-Géographie Hatier Terminale S, sous la direction de Annette Ciattoni et de Guillaume Bourel), cette carte a été élaborée à partir de données économiques fournies par l'Organisation Mondiale du Commerce en 2013 ; si la source nous paraît fiable, les informations cartographiées commencent à dater. Nous livrant une lecture économique du monde, elles nous permettent toutefois de comprendre comment fonctionne le processus de mondialisation.

Cette mondialisation économique se manifeste tout d'abord par une mise en relation et une interdépendance croissante des territoires ; c'est bien ce que nous montre la carte :  les flux commerciaux mondiaux, mis en évidence par un figuré linéaire dont l'épaisseur varie en fonction de l'importance du phénomène, nous permettent d'appréhender cette mise en relation ; en confrontant les flux à la part des échanges commerciaux réalisés à l'intérieur de chaque zone, on constate également que la mondialisation se manifeste, pour certains territoires, à l'échelle continentale ; ainsi, la carte souligne une continentalisation forte des échanges pour l'Europe et l'Asie ; toutefois la superposition d'un figuré ponctuel  (part de chaque région dans le total mondial des exportations) et d'un dégradé de couleur (part des échanges intra-zones) peut rendre difficile la lecture de la carte. Cette interdépendance croissante est révélatrice d'une Nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT) permettant aux entreprises de tirer profit du potentiel de chaque territoire.

Cette interdépendance n'est pas uniforme : la mondialisation génère des  inégalités  et une organisation hiérarchisée du monde  ; le choix d'une projection polaire permet ainsi  de montrer que la mondialisation est inégale et  profite surtout à certains territoires : l'Europe, l'Asie et  l'Amérique du Nord  ; ces trois pôles échangent essentiellement entre eux comme nous le montre l'organisation des flux commerciaux : ils sont les centres de l'économie mondiale et représentent plus de 80% des exportations dans le monde. L'auteur fait le choix de mettre en avant ces centres en localisant par un figuré de surface les principaux exportateurs mondiaux et leur rang en 2012.

Certains territoires  apparaissent plus à l’écart  : ils échangent  peu et par conséquent leur part dans le commerce mondial est moindre ; il est d'ailleurs possible d'établir une hiérarchie des périphéries en fonction de leur degré d'intégration : ainsi le Moyen Orient apparait plus intégré à la mondialisation que l'Amérique du Sud et centrale ; l'Afrique apparaît complètement marginalisée ; toutefois cette vision est contestable car certaines périphéries, appartenant à ces ensembles,  jouent un rôle grandissant dans la mondialisation (Brésil, Afrique du Sud) sans que cela ne soit souligné par le document analysé.

La mondialisation économique est définie par certains géographes comme l’extension du système capitaliste à l’échelle mondiale. Cette extension est portée par un certain nombre d'acteurs ; ainsi la carte est élaborée à partir de données fournies par l'OMC, un des acteurs essentiels de cette mondialisation économique en favorisant une libéralisation des échanges. L'auteur fait aussi le lien avec d'autres acteurs ; un figuré linéaire permet ainsi de délimiter les organisations économiques régionales ; toutefois ce choix cartographique n'établit aucune hiérarchie et ne permet pas de mettre en évidence le rôle particulier joué par l'Union Européenne, organisation continentale qui va au delà de la simple union économique en favorisant une intégration politique de ses Etats membres. De plus, le rôle central joué par les Firmes Transnationales (FTN) n'est pas évoqué. Enfin, on peut considérer qu'ils 'agit d 'une vision orientée, oubliant de mentionner que ce modèle économique est loin d'être accepté par tous et que l'altermondialisme constitue une alternative au modèle dominant.

Ainsi, cette carte permet de mettre en évidence le fonctionnement de la mondialisation en soulignant à la fois l'essor des échanges mondiaux, l'interdépendance croissante des territoires. Cette carte nous montre aussi une forte hiérarchisation des territoires en faisant apparaître les espaces moteurs et des territoires plus ou moins marginalisés. Enfin, elle nous permet d'appréhender quelques uns des acteurs impliqués dans ce processus.

La correction téléchargeable au format pdf

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