"Vagues à larmes" : le regard des élèves
Dans le cadre de la prévention de la radicalisation, le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR) propose un programme de représentations théâtrales de contre-discours ; en lien avec l'Education Nationale, ce projet s'inscrit dans les mesures 9 et 17 du plan national de prévention de la radicalisation (PNPR) "Prévenir pour protéger".
A cet effet, la classe de 1ière 2 du lycée Jacob Holtzer a assisté au spectacle « Vague à larmes » qui a pour but de mettre en lumière la mécanique qui entraine les dérives sectaires, la manipulation ainsi que la valorisation de l'estime de soi ; le spectacle a été suivi d'un débat entre les comédiens et les spectateurs.
Ema résume l'histoire :
"Le vendredi 24 mai, dans le cadre d’une sortie pédagogique nous avons assisté à la représentation de la pièce de théâtre « Vague à larmes » au théâtre « Majestic », une œuvre écrite et mise en scène par Myriam Zwingel.
Pour réaliser son œuvre, l’autrice s’est inspirée du film d’animation « Vice-versa » et du film de Dennis Gansel, « La Vague ».
Myriam Zwingel nous conte l’histoire de Leila, une adolescente de 17 ans, qui s’emporte aisément depuis qu’elle a appris que son ami est parti rejoindre les rangs de Daesh en Syrie. De plus, elle ne s’était pas aperçue du changement de comportement de son ami le plus intime, et est persuadée que personne ne pourra jamais la manipuler. Néanmoins sa sœur va lui prouver le contraire en se faisant passer pour « Veld » le dirigeant d’une association voulant défendre les animaux mais qui utilise la violence pour y parvenir ; pensant que son ancien compagnon adhérait aux idées du groupe, elle décide d’entrer dans cette société avec l’un de ses amis. Dès lors Leila devient de plus en plus violente et refuse que les autres aient des principes différents des siens ; cette escalade de violence continuera jusqu’au rêve où elle se voit assassiner sa sœur. Parallèlement, nous suivons l’évolution des émotions primaires de Leïla : la colère, la tristesse, la peur et la joie, qui devront apprendre à vivre ensemble, afin d’augmenter l’estime de soi de Leïla et lui permettre de reculer face à la violence dans laquelle elle s’engageait."
Ambre et Ronan nous livrent leur analyse :
"Dans cette pièce, nous avons beaucoup aimé le fait que par moments nous nous retrouvions dans la tête de Leila et que ses différentes émotions soient assimilées à des personnages qui les représentaient complètement. Il y avait la joie, la colère, la tristesse et la peur. Ces petits moments dans le cerveau de la jeune fille nous permettaient de mieux comprendre l’évolution du personnage et de ses émotions pour cette cause. Cette mise en scène était vraiment plaisante puisque le spectateur pouvait mieux comprendre comment la manipulation et la radicalisation agissaient sur le personnage et l’empêchaient de gérer une émotion en particulier, la colère.
Cependant, une partie de la mise en scène comme les rêves de la jeune fille n’était pas très compréhensible. Nous ne comprenions pas trop, au début, s’il s’agissait de rêves ou de réalité puisque l’éclairage bleu, pouvant nous indiquer le rêve, n’a pas été allumé assez tôt pour éviter la confusion. Nous avons donc eu du mal à cerner cette partie du spectacle et n’avons pas pu en apprécier la mise en scène.
Enfin, nous avons réellement aimé cette pièce puisqu’elle nous a permis de voir que même si nous disons « jamais je ne me ferai manipuler » cela peut nous arriver à n’importe quel moment, sans même que l’on s’en rende compte. Cette manipulation s’avère même régulière avec certaines phrases telles que « Si j’avais été à sa place, j’aurais certainement fait… », « Je te conseille de faire…mais tu es libre de ne pas le faire ». Au final, cette pièce a été très intéressante et enrichissante car elle nous permettra de faire plus attention à l’avenir."
Ema nous livre ses impressions :
" J’ai trouvé que la pièce était originale : Dans un premier temps j’ai trouvé que les acteurs ont su s’investir dans leurs différents rôles, en effet ils ont retranscrit à la perfection la personnalité des personnages que rencontrait la protagoniste, et des émotions qu’elle ressentait.
Puis le sujet de l’embrigadement est abordé de façon fluide et humoristique ; j’ai trouvé que les réactions extravagantes de « Tristesse » et « Colère » étaient divertissantes puisque ces comportements représentent ces deux personnages.
Malheureusement, je trouve que la résolution des problèmes de Leila arrive de façon soudaine ; en effet l’adolescente était résolue à mener à bien son projet de sauver les animaux d’un laboratoire, elle était prête à abattre toutes les personnes qui se dresseraient contre elle, mais son cauchemar et la réconciliation de ses émotions, deux évènements qui arrivent à la fin de la pièce lui font changer d’avis. Je trouve que quelques scènes supplémentaires auraient pût apporter un développement logique au protagoniste.
De plus, j’ai eu du mal à comprendre si les acteurs jouaient le rôle d’une personne faisant partie de la vie de l’héroïne et d’une de ses émotions, mais j’en ai déduit qu’un personnage était l’équivalent d’un sentiment de Leila, pour illustrer cela, bien que l’on ne le voit qu’une unique fois, le psychologue aurait pour homologue le sentiment de joie. Enfin, je trouve que la chanson chantée au début et à la fin de la pièce ne servait pas de manière importante l’histoire puisque l’état d’esprit de Leila nous est présenté dans la scène suivante, mais j’ai aussi trouvé que l’acoustique de la pièce était de faible qualité puisque je n’ai pas saisie un grand nombre des paroles de ce rap.
Pour conclure, « Vague à larmes » est une pièce de théâtre agréable, qui a su s’inspirer de « Vice-versa » et de « La vague » afin de mettre en garde les spectateurs contre la manipulation de façon burlesque, même si certains aspects de la mise en scène peuvent déplaire à certains, nous pouvons passer un bon moment devant cette pièce."
VAGUE à LARMES : SIX PIEDS SUR TERRE
Six Pieds Sur Terre travaille au plus près des spectateurs depuis sa création. Ses représentations sont pour tous les publics et tous les milieux, jouées dans les campagnes comme dans les ville...
La plaquette pédagogique au format pdf