L’école, reflet des inégalités socio-économiques en France
Etude de cas 2 : en quoi l’école est-elle le reflet des inégalités socio-économiques en France ?
1. Indiquez à combien s’élève le nombre de jeunes sans diplômes en France et montrez que ce chiffre masque des inégalités régionales (doc. 6 p. 187).
2. Comment expliquez ces fortes inégalités (cartes 1 et 3 p. 183).
3. Avec l’exemple de Paris, montrez que ces inégalités scolaires se retrouvent à l’échelle locale. Identifiez les facteurs permettant d’expliquer ces inégalités (documents 1 et 2).
4. Indiquez les problèmes posés par l’absence de mixité sociale (document 3).
5. Présentez les acteurs qui tentent d’intervenir pour tenter de lutter face à ses inégalités scolaires et les solutions envisagées (document 4) ?
Bilan : à partir du travail réalisé, vous réaliserez une présentation orale permettant de répondre à la problématique de départ
Document 1. Paris, plus mauvaise élève de la mixité scolaire
A Paris, il y a 175 collèges pour 85 447 élèves. Ces derniers sont scolarisés dans un établissement public pour 66% d'entre eux (115 collèges publics), contre 34% dans les 60 collèges privés. D'après la répartition par catégorie socio-professionnelles, 16% des élèves sont classés dans la catégorie "défavorisés", celle des ouvriers, des chômeurs et des inactifs.
Pourtant, la répartition est loin d'être homogène ; ces élèves sont concentrés essentiellement dans le nord et l’est de la capitale, conduisant à l’apparition d’établissements ghettos sans aucune mixité.
Cette absence de mixité est particulièrement forte dans les collèges privés, qui ne comportent que très rarement un taux d'élèves de cette catégorie supérieure à 10%.
Mais le rapport relève également que "50% de la ségrégation sociale" se joue, pour les collèges publics, au sein d'un même arrondissement. Dans le XVIIIe, par exemple, parmi les treize collèges publics de l'arrondissement, huit d'entre eux comportent entre 34 et 58% d'élèves défavorisés. Pour les cinq autres, ce taux ne dépasse pas 16%.
La répartition des élèves entre collèges publics se fait en France principalement via la carte scolaire, qui permet une affectation en fonction du lieu de résidence. La ségrégation sociale observée dans les quartiers reflète donc en partie la ségrégation résidentielle.
Néanmoins, les choix des familles amplifient nettement cette ségrégation sociale entre élèves à l’entrée en 6e.
En effet, les familles peuvent contourner la carte scolaire et demander des dérogations pour un autre collège public. Mais elles peuvent aussi scolariser leur enfant dans un collège privé, qui ne dépend pas de la carte scolaire. Parmi les élèves entrés en 6e en 2015, 30 % sont scolarisés dans le privé à Paris. Cette proportion est 22% à l’échelle nationale (22 %).
D’après, Julie Guesdon, Carte scolaire et collèges privés : Paris, plus mauvaise élève de la mixité sociale, FranceInter.fr, 2 septembre 2016
D’après, Mettre ses enfants dans des collèges privés amplifie la ségrégation sociale,
Ouest-France, 20 septembre 2018
Document 2. Deux collèges parisiens inégalement marqués par la mixité sociale
Document 3. Une ségrégation qui multiplie le risque de fracture sociale
La ségrégation sociale entre les établissements scolaires est une préoccupation récurrente du débat public français et étranger. La concentration dans certains établissements d’élèves issus de milieux socialement défavorisés peut constituer un handicap pour l’apprentissage, au-delà des conséquences directes du contexte familial (…). Ce constat justifie d’allouer des moyens supplémentaires aux établissements concernés, comme en France via les politiques d’éducation prioritaire. Le manque de mixité sociale, outre qu’il ne permet pas de garantir à tous les mêmes conditions de scolarisation, peut être également perçu comme une menace pour la cohésion nationale et l'inculcation d’une « culture civique » commune (…) .
La ségrégation sociale entre collèges : un reflet de la ségrégation résidentielle nettement amplifié par les choix des familles, notamment vers l’enseignement privé, Insee Analyses, n°40, septembre 2018
Document 4. Moins d’élèves en classe de CP et CE1 dans les REP (1)
Plusieurs études l'ont démontré. Réduire la taille des classes permet aux élèves les plus fragiles de progresser. Après avoir dédoublé les classes de CP dans les réseaux d'éducation prioritaires renforcées (REP +) l'an dernier, le gouvernement a étendu cette action aux classes de CP des réseaux d'éducation prioritaires classiques. En 2017, le Tarn n'était pas concerné par la réforme des REP + qui n'existent pas sur le département. En revanche, 15 classes sont classées en REP. Ce classement dépend de «l'indice social» du collège du secteur. Il entraîne avec lui, l'ensemble des écoles qui lui sont rattachées. Pour le Tarn, il s'agit des collèges Victor-Hugo à Carmaux, Louis-Pasteur à Graulhet, Jean-Louis-Etienne et Marcel-Pagnol à Mazamet.
Depuis lundi, les élèves des 15 classes concernées bénéficient d'un enseignant pour 12 élèves comme promis. Cette réduction des effectifs s'accompagnera aussi d'une pédagogie adaptée pour améliorer les apprentissages.
Du côté des collectivités locales, il a fallu investir pour permettre ces dédoublements de classes. La réforme leur a laissé le soin de financer l'organisation des conditions d'accueil. Ainsi sur le réseau Graulhet Briatexte, l'agglomération compétente dans le domaine scolaire a investi plus de 250 000 euros pour y parvenir. Claude Fita, le vice-président de l'agglo et maire de Graulhet est satisfait. «Nous sommes là pour donner tous les moyens de réussite aux enfants». Néanmoins, il faudra remettre la main à la poche. Lors de la prochaine rentrée scolaire, le dédoublement des classes en REP concernera aussi les classes de CE 1.
Patrick Guerrier, L'école à 12 élèves pour 15 classes de CP La dépêche, 7 septembre 2018
1. Les Réseaux d’éducation prioritaires renforcée (REP+) regroupent les réseaux des collèges et écoles concentrant les plus fortes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences sur la réussite scolaire. Les REP, plus mixte socialement rencontrent cependant des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors éducation prioritaire.
Pour aller plus loin
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