Les défis du nombre et du vieillissement
Quelles sont les conséquences de l’évolution différente des populations ?
Document 1. Quelques indicateurs sur le Japon, le Niger et la France
|
Japon |
Niger |
France ( à titre de comparaison) |
PIB par habitant |
38 428,10 USD |
378,06 USD |
38 476,66 USD |
IDH |
0.91 |
0.35 |
0.90 |
Indice synthétique de fécondité |
1,43 |
7.18 |
1.92 |
Taux de natalité |
7,93 ‰ |
47.84 ‰ |
11.40 ‰ |
Taux de mortalité |
9,51 ‰ |
9.48 ‰ |
9.00 ‰ |
Accroissement naturel |
−0,16 % |
3.8% |
0.4% |
Espérance de vie à la naissance |
84,74 ans |
60.06 |
82.27 |
Nombre d’habitants |
126 millions |
21 millions |
67 millions |
Exercice 1. Le Japon confronté au défi du vieillissement
1. Localisez et présentez le Japon (carte ci-dessous et document 1 ci-dessus).
2. Comparez le document 1 ci-dessus et le document 2 p. 149 pour présenter la situation démographique du Japon aujourd’hui et indiquer à quel stade de la transition démographique se situe ce pays.
3. Indiquez les défis démographiques auxquels le Japon est confronté (document 1 ci-dessus et document 3 p. 145).
4. Identifiez les facteurs permettant de comprendre cette situation (document 2 ci-dessous).
5. Indiquez quelles sont les conséquences du vieillissement de la population (documents 1 et 2 p. 144/145 et document 2 ci-dessous).
6. Précisez comment le Japon entend relever ce défi (doc 1 p. 144, doc. 2 et 4 p. 145).
Bilan : Faites une présentation orale organisée permettant de répondre à la problématique suggérée par le titre de l’exercice.
Document 2. Le Japon face au défi du vieillissement
(…) Aujourd’hui, la population japonaise s’élève à 126 millions d’habitants. Au rythme auquel sa population décroit, ce chiffre pourrait passer à moins de 50 millions d’ici une centaine d’années seulement. (…).
La première cause de cette natalité en berne est le coût de la vie, extrêmement élevé sur l’archipel. Le nombre de retraités augmente, tandis qu’il y a de moins en moins de jeunes actifs pour assumer le prix de ce vieillissement. L’impact économique de la sécurité sociale augmente donc pour les jeunes japonais. Ils sont nombreux à considérer que faire un enfant serait trop difficile à supporter financièrement.
Une autre raison importante (…) est le taux de célibat très important des jeunes nippons. Parmi ceux âgés de 18 à 34 ans, ce taux s’élève à 65%. Or, la société japonaise est encore traditionnelle, les naissances hors-mariages sont mal vues et restent marginales. Pourtant, en parallèle et depuis les années 1970, les jeunes japonais se désintéressent du mariage. Ils restent plutôt, par exemple, chez leurs parents pour des raisons financières.
(…). En l’absence de concubin, les femmes doivent désormais travailler pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, de 2005 à 2014, le taux de femmes en emploi est passé de 60 à 66%. Or, au Japon, le sens du devoir vis-à-vis de la communauté, en l’occurrence de la communauté de travail, est très présent. Chacun s’investit donc corps et âme dans son emploi, au point parfois de n’avoir de contacts qu’avec ses collègues et de ne pas se laisser le temps pour des activités de loisirs. Dans ces conditions, il est évidemment difficile de fonder une famille.
Autre fait intéressant, puisque les femmes travaillent plus, elles s’éduquent plus. Mais la société nippone ne s’est pas encore transformée en ce sens. Il y est plutôt admis que les femmes doivent épouser un homme dont la situation leur est supérieure, aussi bien en termes d’éducation que de revenus. La hausse du niveau d’études, d’emploi et de revenus d’une part importante de femmes bloque donc certains hommes, rendant plus difficile encore la recherche d’un partenaire avec qui avoir des enfants.
Léa Boutin-Rivière, Le Japon connaît le taux de natalité le plus faible de son histoire
article publié sur le site web de RFI, 29 décembre 2018
Exercice 2. Le Niger face aux défis de la forte croissance démographique
1. Localisez et présentez le Niger (carte ci-dessous et document 1 ci-dessus et).
2. Comparez le document 1 ci-dessus et le document 2 p. 149 pour présenter la situation démographique du Niger aujourd’hui et indiquer à quel stade de la transition démographique se situe ce pays.
3. Indiquez les défis démographiques auxquels le Niger est confronté.
4. Identifiez les facteurs permettant de comprendre cette situation (documents 2 et 4 p. 146 et document 3 ci-dessous).
5. Indiquez quelles sont les conséquences de cette augmentation de la population (Document 2 p. 147 et document 3 ci-dessous).
6. Précisez comment le Niger entend relever ce défi (document 3 ci-dessous)
Bilan : Faites une présentation orale organisée permettant de répondre à la problématique suggérée par le titre de l’exercice.
Document 3. Hassane Atamo, responsable au ministère de la santé du Niger répond au journal Le Monde.
Chez nous, avoir beaucoup d’enfants est un signe de puissance et de richesse. Cela vient de nos traditions. A l’époque, il fallait avoir beaucoup d’enfants pour labourer la terre. (…) Les hommes subissent des pressions. Si un Nigérien a une femme et deux enfants, sa famille va le pousser à prendre une deuxième, une troisième, une quatrième femme… La polygamie joue un rôle important. Quand un Nigérien a plusieurs femmes, une compétition s’installe entre les épouses. Chacune veut donner le maximum d’enfants au mari.
Mais les mentalités changent. L’exode rural est très prononcé, les jeunes viennent en ville et ne restent plus au village pour labourer la terre. Cela pose la question de l’emploi qui est offert à ces jeunes. Il n’y en a pas assez. Les Nigériens ayant la chance d’avoir un revenu mensuel stable sont très peu nombreux. (…).
Le Niger est bien conscient du défi démographique qui s’impose à lui. Le taux de mortalité infantile a baissé, notamment grâce aux avancées de la médecine. Cette transition épidémiologique, également liée au recul des maladies infectieuses, fait que la démographie est effectivement galopante au Niger. Cela pose beaucoup de problèmes pour notre agriculture. La pression démographique est telle que les terrains agricoles sont de plus en plus divisés et que la qualité des sols ne suit plus. (…).
La première arme, c’est l’éducation. Il est prouvé qu’au sein d’une famille où le niveau d’éducation est acceptable, ses membres ont moins d’enfants. Cela vaut encore plus pour les filles. Une jeune fille qui va à l’université se mariera plus tard et aura moins d’enfants. Alors qu’aujourd’hui, l’âge moyen du premier mariage au Niger est de 15 ans. Imaginez une fille qui n’a jamais été à l’école… Elle a toutes les chances de se marier à 13 ou 14 ans !
La deuxième arme, c’est la planification familiale. Il faudrait que les femmes l’utilisent plus tôt. Mais le plus important, et le plus difficile aussi, reste le changement des mentalités. Il faut quitter le comportement pronataliste pour aller vers un comportement raisonnable.
Propos recueillis par Morgane Le Cam , Le Monde, 18 octobre 2017
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