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Lancé en 2006, ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

27 Nov

Un débat historique et ses implications politiques : les causes de la Première Guerre mondiale

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #Histoire-Géographie-Sciences Politiques - Géopolitique

Introduction - document 1 (de 2 min. 15 s.  à 6 min. 28 s. ).

 

1. Dites quelle place occupe le débat sur les origines de la guerre selon l'historien Stanislas Jeannesson dans l'historiographie et précisez quels enjeux cette question soulève. 

2. Dites quelles sont les différentes réponses qu'il est possible d'apporter aux origines de la guerre.

3. Dites quelle réserve l'historien Stanislas Jeannesson émet sur toutes ces explications.

En quoi la question des origines de la Première Guerre mondiale constitue un enjeu à la fois historique et politique ?

 

Exercice 1. Les origines : la vision des contemporains.

 

1. Rappelez quels sont les sujets de tensions entre les puissances entre 1880 et 1914 (chronologie p. 202 et carte p. 203)

2. Dites comment les puissances réagissent-elles à cette montée des tensions (chronologie , acteurs clés et tableau p. 202).

3. Comment les contemporains perçoivent-ils la guerre qui approche et comment est-elle justifiée auprès des opinions publiques (document 1 de 9 min. 14 s à 13 min 39). Répondez en complétant le tableau suivant.

 

Une guerre juste pour

France et Serbie

Autriche-Hongrie

Grande-Bretagne

Russie

Allemagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4. Dites comment Lénine comprend les origines de la guerre (document 1 p. 204)

Exercice 2. La question de la responsabilité de la guerre : un enjeu politique durant l'entre-deux-guerres (1919-1945)

 

1. Montrez que la question des responsabilités constitue un enjeu géopolitique majeur lors de la négociation des traités de paix (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s et document 1a p. 206, repère p. 206).

2. Montrez aussi que la question constitue un enjeu politique en Allemagne (document 1 de 24 min 18 à 31 min 36 s et documents 1b et 2 p. 206).

3. Montrez que l’historien comme Jean Pierre Renouvin ouvre le débat historiographique sur les origines de la guerre et sur la question des responsabilités (documents 2 et 4 p. 204 et document 1 de 31 min. 36 à 40 min.)

 

Exercice 3. Un débat relancé dans les années 60

 

1. Dites quand ressurgit le débat sur l’origine de la guerre et présentez les idées défendues par l’historien qui en est à l’origine (document 4 p. 205 et biographie p. 207, document 1 de 40 min. à 45 min.)

2. Dites dans quel contexte il est possible d’inscrire cet ouvrage (document 3 p. 207 et document 1 de 40 min. à 45 min.)

3. Indiquez quelle est l’idée directrice de Fisher et précisez comment sa thèse est accueillie (biographie p. 207)

4. Dites en quoi la polémique suscitée par les travaux de Fisher est révélatrice de la place que peut occuper l’historien dans la société.

 

Exercice 4. Une question qui fait toujours débat aujourd’hui

 

1. Dites quelle lecture l’historien Jeannesson fait-il aujourd’hui de l’approche marxiste (document 1 de 45 min à 50 min.)

2. Dites où en sommes-nous aujourd’hui du débat sur les origines de la guerre (documents 2 et 3 ci-dessous   et document 4 p. 207)

3. Montrez que cette question constitue toujours un enjeu politique (document 3)

Document 2. Gerd Krumeich présente son ouvrage Le feu aux poudres :  Qui a déclenché la guerre en 1914

Document 3. Un débat historiographique qui reste vivace aujourd’hui

 

On peut aussi citer l’Australien Christopher Clark (…) qui, renouant avec l’approche des années 1930, minimise la responsabilité allemande en estimant que l’ensemble des dirigeants européens ont concouru aveuglément au déclenchement de la guerre. Il est très critique à l’égard des Serbes, allant jusqu’à rapprocher leur attitude d’alors de leur comportement dans la guerre civile yougoslave de 1991 à 1995. Il dédouane Vienne, dont l’ultimatum ne serait pas plus inacceptable que celui de l’OTAN à la Serbie, en 1994. Et il accuse les hommes politiques russes et français d’avoir appuyé sans sourciller la position serbe, sans tenir compte des craintes allemandes d’un « encerclement ».

Cette démarche rencontre un immense succès en Allemagne – le livre est réédité douze fois –, parce que, outre l’effet de l’approche de la date du centenaire, il correspond à un changement profond de la culture politique des nouvelles générations en Allemagne. La fin de la guerre froide a permis à Berlin de redevenir un acteur politique qui compte : il est donc pertinent de s’intéresser aux processus de décision. Par ailleurs, l’amenuisement de la dissuasion nucléaire rend à nouveau possible une guerre entre grandes puissances : il est tout aussi pertinent de s’intéresser à la façon dont s’enchaînent les décisions qui peuvent y conduire.

L’argument selon lequel l’Allemagne n’aurait pas de responsabilité dans le déclenchement de la guerre est de mauvaise foi. Il est certain qu’il y a une volonté serbe de ne pas plier face à l’Autriche, qu’il y a une volonté autrichienne de détruire la Serbie, une volonté allemande de tester la volonté russe de soutenir la Serbie et une volonté française d’encourager la Russie à ne pas laisser tomber la Serbie.

La thèse d’un été paisible et serein interrompu par la surprise d’une guerre impromptue ne tient pas non plus. Les deux camps ont rempli peu à peu la poudrière durant les années précédentes, mais il est incontestable que ce sont les Allemands qui y mettent le feu. Le cœur du problème est, comme l’avait déjà montré Pierre Renouvin, la mobilisation russe : les Allemands pensaient qu’ils ne pouvaient pas arrêter la mécanique lancée par la mise en œuvre du plan Schlieffen. Rappelons que l’armée française avait l’ordre de laisser 10 kilomètres entre son front et l’armée allemande. C’était symbolique, mais fondamental : il s’agissait de prouver, à l’opinion française comme au gouvernement britannique, dont l’engagement n’était pas si assuré, que l’Allemagne était bel et bien l’agresseur.

Mais rappelons que, dans les archives françaises publiées après-guerre, une dépêche du 31 juillet 1914 envoyée à Paris par l’ambassadeur français en Russie, Maurice Paléologue, indique que « la Russie a mobilisé, à la suite d’informations sur les mobilisations autrichienne et allemande ». Or, ce texte a été modifié pendant la guerre : la dépêche réelle, que l’on a retrouvée, stipule seulement « la Russie a mobilisé »…

Pour vous montrer à quel point historiographie et enjeux politiques restent indissociables, j’ai reçu un appel d’un éditeur de Belgrade, qui avait entendu dire que mes travaux contredisaient en partie ceux de Christopher Clark : il voulait traduire mon livre en serbe !

 

Gerd Krumeich : « En 1914, les deux camps ont rempli la poudrière », Le Monde, 11 mars 2014

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