Un espace de production en mutation : l’exemple de l’entreprise Lejaby.
1. Dites quelle évolution majeure a connu l’entreprise Lejaby en matière de production industrielle. Essayez de dégager les principales étapes (document 1 ci-dessous).
2. Expliquez pourquoi les différents propriétaires de l’entreprise Lejaby font ce choix (document 1 ci-dessous)
3. Identifiez les activités de l’entreprise qui restent sur le sol français (à Rillieux la Pape) et expliquez pourquoi selon vous (document 1 ci-dessous).
4. A partir du travail réalisé, complétez le schéma suivant et donnez une définition d’espace de production
Document 1. Lejaby: des débuts en 1992 en Tunisie, jusqu'à "zéro usine" en France
Le fabricant de lingerie Lejaby, tout juste repris par un consortium associant son sous-traitant tunisien, a commencé à délocaliser sa production dès 1992, pour en arriver à "zéro usine" en France avec la fermeture d'Yssingeaux, en Haute-Loire.
"J'étais cadre chez Lejaby. Maurice Bugnon, le patron, m'a alors demandé de créer un atelier en Tunisie", se remémore Michel Desmurs, qui dirige aujourd'hui ce sous-traitant, Isalys. Le fils cadet de M. Bugnon, Christian, en est actionnaire à hauteur de 63%. M. Desmurs remarque que "les délocalisations dans la lingerie avaient démarré dès les années 1970" et "par la force des choses" Lejaby, société familiale lancée à Bellegarde-sur-Valserine (Ain) en 1930, a suivi afin d'aligner ses coûts. Il emploie 15 personnes au départ en Tunisie, la montée en charge est rapide.
Après le décès de M. Bugnon, Lejaby, qui compte près de 1.200 salariés sur huit sites en Rhône-Alpes et Auvergne, est cédée en 1996 à l'Américain Warnaco. Quatre usines ferment en 2003, avec 250 suppressions d'emplois à la clé. La part de la production réalisée en France descend à 40%.
Le groupe autrichien Palmers rachète la société en 2008 et ferme trois usines Lejaby en France en 2010 pour fabriquer dans les pays à bas coûts. Au total, 197 salariés sont alors licenciés.
Depuis, 93% de la production était fabriquée à l'étranger, dont 83% au Maghreb et 10% en Asie. La confection en Chine a contribué à banaliser la marque, estiment les opposants à la délocalisation, sans compter les problèmes de confidentialité sur les modèles et matières que cela engendre.
Restait en France l'usine d'assemblage d'Yssingeaux et ses 93 salariés, "en capacité de produire tout" (sous-vêtements, maillots de bain...) et dans des délais serrés, rappelle Raymond Mahé, ex-dirigeant de Lejaby France qui a passé la main mercredi au consortium mené par Alain Prost, ex-PDG de l'italien La Perla.
Isalys, qui emploie à Sfax (est de la Tunisie) 600 personnes travaillant aussi pour Aubade, Etam ou encore Decathlon, va reprendre la charge de travail de l'usine française, et est appelé à devenir "le seul fabricant de Lejaby", d'après M. Desmurs. (…)
Entre France et Tunisie, il n'y a pas photo selon lui : le coût de la main d'oeuvre est six fois plus élevé dans l'Hexagone. Or la lingerie reste une industrie fortement consommatrice de bras, malgré une part d'automatisation.
Alain Prost qui, associé à Isalys, Christian Bugnon et un fonds italien, a repris Lejaby et 194 salariés au siège à Rillieux (Rhône), explique n'avoir d'autre "choix" que de fermer Yssingeaux.
Il conserve cependant en France la création et le développement (80 salariés), et entend lancer dès 2012 une ligne "de luxe" à Rillieux, "100% made in France", débutant avec 20 personnes. Le très haut de gamme est selon le nouveau patron de Lejaby la seule production qui ait un avenir sur le territoire. (…)
AFP, 23 janvier 2012