La Guyane : un milieu intertropical valorisé et fragilisé
Exercice introductif : Milieu naturel et milieu géographique
1. Quels facteurs sont pris en compte pour définir un milieu naturel ; réalisez un schéma illustrant cette définition
2. Quels facteurs sont pris en compte pour définir un milieu géographique ; réalisez un schéma qui illustre cette définition
3. Laquelle des deux définitions vous semble la plus conforme à la réalité ?
Document 1 : Milieu naturel ou milieu géographique
Dans une perspective de géographie physique, le concept pose peu de problème. On parle alors de milieu physique ou milieu naturel, qui dépend de l'interaction de phénomènes relevant de trois facteurs : les facteurs climatiques, les facteurs édaphiques (qui dépendent de la propriété du sol et des roches sous-jacentes) et les facteurs biotiques (liés au monde vivant végétal ou animal) (...).
Dans un sens plus large, on parle également de milieu géographique. Un milieu géographique est un espace marqué par une combinaison de caractéristiques naturelles, sociales, économiques voire culturelles présentant une certaine homogénéité. L'homme est donc pris en compte dans la mesure où, sans gommer le milieu naturel, il le modifie, l'aménage ou l'exploite de façon à créer des compositions originales. Le milieu géographique est donc la synthèse entre le milieu physique et l'espace humain.
P. Baud, S. Bourgeat, C. Bras, Dictionnaire de géographie, Hatier, 2013
Comment concilier la mise en valeur des ressources de la Guyane avec la protection de la nature ?
Exercice 1. La Guyane : mise en valeur et protection d’un milieu tropical
1. Localisez et présentez la Guyane (introduction p. 116 et cartes p. 107 et 108)
2. Identifiez les potentialités dont dispose ce territoire (carte p. 107, carte p. 108, doc. 1, 3 et 4 p. 116-117) et doc. 2 ci-dessous)
3. Indiquez comment ces potentialités sont valorisées et précisez quels aménagements ont été nécessaires pour assurer leur exploitation (carte p. 107, carte p. 108, doc. 1, 3 et 4 p. 116-117) et document 2 ci-dessous)
4. Identifiez les impacts sur l’environnement de l’exploitation de ces ressources (doc 1 et 4 p. 116-117, doc 3 et 4 ci-dessous)
5. Dites en quoi l’exploitation de ces ressources sont également sources de tensions entre les différents acteurs (doc. 4)
6. Identifier les mesures prises pour protéger l’environnement et dites si celles-ci sont efficaces (doc. 2 à 4 p. 117)
Acteur : individu, groupe de personnes, organisation susceptibles d'avoir, directement ou indirectement, une action sur les territoires.
Document 2. Le Centre Spatial Guyanais (CSG) s’installe à Kourou en 1965.
Le choix d'implantation de la base spatiale en Guyane n'est pas dû au hasard. Sur 14 sites étudiés, la Guyane est le site qui répondait le mieux aux critères de sélection de ce type d'installation :
• Une large ouverture sur l'océan Atlantique favorise toutes les missions spatiales, des lancements aussi bien vers l'Est (pour l'orbite géostationnaire) que vers le Nord (pour l'orbite polaire) avec un minimum de risque pour la population et les biens alentour.
• La proximité de l'équateur (5,3° de latitude Nord) qui permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde (énergie fournie par la vitesse de rotation de la terre autour de l'axe des pôles) ; cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de l'ordre de 460 m/s.
• La faible densité de la population (45000 habitants en 1964 sur un territoire de 91000 km2, soit 1/6e de la France), fortement concentrée sur la bande côtière.
• La possibilité d'installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite (radars et antennes de télémesure).
• Un site bien ventilé et un climat très supportable malgré sa position équatoriale.
• Une zone à l'abri des cyclones et des tremblements de terre.
• Des infrastructures existantes relativement simples à adapter aux besoins du futur centre spatial (routes, aérodrome, ports, télécommunications, etc.).
Article publié sur le site web du centre spatial guyanais ,
http://www.cnes-csg.fr/web/CNES-CSG-fr/10805-le-centre-spatial-guyanais.php ,
consulté le 02 septembre2019
Document 3. Un barrage aux nombreuses conséquences environnementales
Mis en service en 1995, après 5 ans de travaux, la centrale hydroélectrique fournit plus de 80 % de l'électricité consommée en Guyane. Cependant, le barrage dont la retenue a noyé plus de 3 00 km2 de forêt tropicale, a transformé un écosystème forestier et fluvial en un écosystème lacustre, ce qui a entraîné des conséquences dommageables sur l'environnement, en particulier sur la qualité de l'eau, aussi bien à l'aval qu'à l'amont des installations. (…).
Le problème principal est constitué par la teneur en oxygène dissous qui a chuté par rapport à celle de la rivière (…), en relation avec la première phase de la dégradation de la forêt noyée. (…). D'autre part, la retenue a non seulement augmenté sensiblement l'acidité de l'eau ainsi que les teneurs en azote, phosphore et composés métalliques du fait de la minéralisation qui se produit au fond, mais elle a généré des éléments qui étaient absents dans le fleuve, des gaz dissous (méthane, gaz carbonique, hydrogène sulfuré) et des composés réduits (azote ammoniacal, fer ferreux). Une partie du dioxyde de carbone et du méthane, gaz connus pour favoriser l'échauffement de l'atmosphère par le mécanisme appelé « effet de serre », passe à l'atmosphère soit par ébullition (remontée et éclatement de bulles de gaz à la surface de l'eau) soit par diffusion (échappement vers l'atmosphère de gaz se trouvant en subsurface de l'eau sous forme dissoute et en sursaturation, l'enrichissement étant assuré à partir des couches d'eau profondes). A l'échelle d'une vingtaine d'années, l'émission de gaz à effet de serre vers l'atmosphère par l'aménagement de Petit-Saut pourrait être six fois plus important qu'une centrale au fuel d'une puissance équivalente.
André CALMONT, Le barrage de Petit-Saut (Guyane) et son impact sur l’environnement, Aménagement et Nature, n°143-144
Document 4. Sinnamary au bord de l'asphyxie (Guyane la 1ière, 26 février 2019) :