correction DS Radicalisme
article réédité (première mise en ligne : 01 mars 2007)
Document 1. "1906 : promesses , 1909 : résultats"
Paul Poncet, L'assiette au beurre (journal anarchiste), 1909
(le personnage de gauche est G. Clemenceau et l'édifice au fond de l'image est la chambre des députés)
1. Présentez le document en insistant sur le contexte et en rappelant qui était Clemenceau (parti politique, fonction).
Ce document source est une caricature réalisée par Paul Poncet et publiée dans le journal anarchiste l’assiette au beurre en 1909. Cette France de la Belle Epoque (les années 1900-1914 perçues par les Français d'après guerre comme une période de paix, de progrès, de stabilité) est dominée par le radicalisme. L’auteur critique le rôle politique tenue par Clemenceau. Issu du parti radical, il occupe entre 1906 et 1909 le poste de président du conseil
2. A qui s’adresse G. Clemenceau dans la vignette A. Est-ce l’électorat traditionnel du parti qu’il incarne (vous rappellerez les forces sociales qui ont soutenu le parti de Georges Clemenceau et les raisons de soutien) ? De quelle idéologie tente-t-il de détourner ce personnage ? En quoi le parti de Georges Clemenceau se distingue-t-il de cette idéologie ?
Georges Clemenceau s’adresse à un ouvrier (on le reconnaît grâce à sa tenue vestimentaire et ses outils) . La classe ouvrière ne constitue l’électorat traditionnel du parti radical.
Ce parti est traditionnellement soutenu par les petits propriétaires, notamment la paysannerie (car le parti radical reste attaché à la propriété privée) , mais aussi les classes moyennes en plein essor. (qui voit dans ce parti républicain l’espoir de promotion sociale et d’égalité : lois scolaires)
Il essaie de détourner l’ouvrier du socialisme. Le parti radical rejette l’idée de lutte des classes et ne veut pas abolir la propriété privée.
4. De quelles autres idéologies ce parti se démarque-t-il
également ? De quelle tradition politique se réclame le parti de Georges Clemenceau ?
Il s’oppose au libéralisme (il rejette les dérives du capitalisme) et rejette aussi le traditionalisme puisqu’il veut une séparation entre pouvoir spirituel et temporel : art. 9 et défend la promotion des femmes (art. 18). Le parti radical se veut un parti attaché aux valeurs républicaines, héritier des Lumières, de la Révolution française, du programme de Belleville lancé en 1869 par Gambetta
5 Vous replacerez sur cet échiquier politique les différentes idéologies de la belle époque
gauche |
centre |
droite |
||
Socialisme révolutionnaire |
Socialisme réformiste |
Parti radical
|
libéralisme
|
conservatisme |
6. Quelles sont les promesses faites par Clemenceau dans le document ? En vous appuyant sur vos connaissances, rappelez les principales réalisations du parti de Georges Clemenceau.
Il promet de créer un impôt sur le revenu et de garantir les retraites ouvrières. Les principales mesures sont la création d’un impôt sur le revenu (1903) mais aussi la loi de séparation de l’église et de l’Etat (1905) (L’Etat ne reconnaît ni ne finance aucun culte)
7. Décrivez la vignette B. Comment expliquez-vous cette situation ?
Au premier plan, Le costume, la posture de G. Clemenceau ont changé. Il tourne le dos à l'ouvrier et est plus distant de celui-ci. Son costume traduit un embourgeoisement (haut de forme, canne). Il tourne aussi le dos aux manisfestations et à la chambre des députés. L'ouvrier est désormais blessé.
Au second plan, Clemenceau fait réprimer une manifestation ouvrière. Elle se termine dans le sang et par l’arrestation d’ouvriers.
Les ouvriers reprochent au parti radical et à Clemenceau de jouer un double-jeu : le monde ouvrier reproche aux radicaux la protection de la propriété privée et la répression exercée lors des manifestations. Pour eux, le parti radical ne va pas assez loin dans les réformes sociales (tout en prônant la défense de l’égalité). Les radicaux, considérés comme l’extrême gauche au milieu du XIXe siècle, apparaissent en fait à la Belle Epoque, comme une gauche modérée. Pour les ouvriers, le parti radical n'a pas amélioré leur situation.