L'arrivée des blancs au Congo belge (DS TS1)
Epreuve mineure histoire
Etude d’un document
Document 1. L’arrivée des blancs au Congo belge
Quand le Blanc arriva, je le vis moi-même, je ne l'ai pas entendu des autres.
Quand vous Blancs êtes arrivés, vous n'êtes pas arrivés pour vous battre, mais pour acheter de l'ivoire. Et vous vous êtes battus contre nous parce que nous vous avons provoqués. Nous vous appelions "bambulumbulu". A Ikuwa on a tué un homme d'un coup de fusil devant mes yeux. Les Blancs passaient en "itukutuku", un canot. Il les provoqua. Ils tirèrent sur lui de la rivière et il mourut. Le nom de cet homme est Iluwa. C'est là le début de la guerre entre nous et les Blancs, parce que Iluwa leur tirait des flèches.
Dans la lutte contre les Blancs nous n'étions pas forts. Nous avons fui. (…)
Après on nous dit: « acceptez la paix et faites du caoutchouc ». Nous l'avons acceptée et nous avons fait du caoutchouc. Nous prenions la sève du caoutchouc et la frottions sur le ventre. Quand elle était coagulée. nous l'enroulions en boule. Mais quand ce caoutchouc arriva chez les Blancs ils n'en voulurent pas parce qu'il était rouge : dans ce temps nous nous enduisions du fard rouge. Le Blanc nous apprit à le faire autrement. Nous devions mettre la sève du caoutchouc en un pot et la mélanger avec du bosanga. Il y eut trois Blancs pour qui nous avons fait du caoutchouc (…) Et à chaque livraison ils tuaient quatre hommes, et à chaque panier de caoutchouc ils ajoutaient quatre mains d'hommes qu'ils avaient tués, ils mettaient ces mains au-dessus du panier et les envoyaient ainsi à Ntange, Wilima et Ikomakoma à Mbandaka. Mais les Ikuwa étaient mécontents et fâchés de ces tueries et s'enfuirent, le village mourut complètement, sans âme qui vive.
Jean Elima, du village de IKUWA, province de l’Equateur, témoignage recueilli en 1953.
Pistes de correction
1. Présentez le document.
Ce document source est un témoignage recueilli dans la province de l’Equateur. A cette époque le Congo est encore sous domination coloniale belge. Jean Elima nous raconte ses souvenirs de la conquête du Congo par les blancs.
2. Comment s’effectue la conquête du Congo. De quoi profitent les Belges. Justifiez votre réponse
Les autochtones n’ont pas accepté de perdre leur indépendance. la conquête se fait dans la violence, la guerre. Profitant de leur supériorité militaire, technologique (le bateau qui lance une attaque au canon), les Européens massacrent une partie des populations qui résistent pour asseoir leur domination.
3. En vous appuyant sur vos connaissances, dites quels ont été les arguments mis en avant par les Européens pour justifier la colonisation.
Argument humanitaire, civilisateur : mettre un terme au guerre tribale, à la traite des esclaves et apporter la civilisation et la richesse aux africains (diffuser le message chrétien : évangéliser)
Argument nationaliste : assurer la survie et l’expansion du peuple allemand
Argument économique :assurer des débouchés
Argument patriotique : assurer la sécurité et la suprématie de la Belgique dans le monde
4. Quels sont les produits demandés aux Africains ? Pour quel usage ? Que représente le Congo pour la Belgique ? Quelles conséquences pouvez-vous en déduire sur l’organisation de l’économie du Congo belge ? Que suppose une telle mise en valeur ?
les produits importés sont des produits tropicaux (ivoire et caoutchouc) destinés à l’industrie. Une agriculture commerciale se met en place , se substituant aux cultures vivrières.
Les colonies sont donc pour la Belgique une réserve de matière première. Les ressources du sol et sous-sol sont exploitées par de grandes compagnies agricoles ou minières. L’agriculture commerciale est le fait des grandes compagnies
l’économie des colonies est une économie extravertie (la colonisation a permis l’insertion de ces territoires dans une économie mondialisée) mais c’est une économie entièrement dépendante de la métropole qui repose sur des flux inégaux
Une telle « mise en valeur » suppose le développement d’infrastructures de transport : chemins
de fer qui relient les lieux de production aux ports situés sur la côte. Mais aussi par la suppression des cultures vivrières pour les remplacer par
des produits destinés à l‘exportation.
5. Quelles en furent les conséquences pour les populations indigènes ?
Elle s’accompagne d’une spoliation des terres et du développement du travail forcé en Afrique noire (avec toutes les violences que cela
suppose). Les populations sont arrachées à la leur village : en plus des atrocités physiques, la catastrophe est aussi culturelle : les sociétés traditionnelles sont
menacées.