comment doit se faire l'unité italienne ? (devoir 2nde 4)
(l'Italie entre 1815 et 1859)
Document 1. Le manifeste de Jeune Italie
La Jeune Italie est la confraternité des Italiens croyant à une loi de progrès et de devoir; lesquels, convaincus que l'Italie est appelée à être une grande nation, qu'elle peut se faire telle avec ses propres forces, (...) consacrent leur pensée et leur action intimement associées au grand dessein de refaire de l'Italie une nation "Une, Indépendante et souveraine" de citoyens libres et égaux (...).
La Jeune Italie est républicaine et unitaire.
Républicaine, parce que théoriquement tous les hommes d'une nation sont appelés, par la loi de Dieu et de l'humanité, à être libres, égaux et frères, et que la forme républicaine est la seule qui assure ce dessein; (...) parce que la série progressive des mutations européennes conduit inévitablement la société à l'établissement du principe républicain (...).
La Jeune Italie est unitaire, parce que sans unité il n'y a pas vraiment de nation; parce que sans unité il n'y a pas de force et que l'Italie, entourée de nations unitaires, puissantes et jalouses, a besoin avant tout d'être forte; parce que le fédéralisme (1), la condamnant à l'impuissance de la Suisse, la placerait nécessairement sous l'influence de l'une ou l'autre des nations voisines (...).
1. L'abbé Gioberti souhaitait la création d'une Italie fédérale qui ne remettrait pas en cause le découpage politique de l'Italie. Cette Italie fédérale serait dirigée par le pape.
Giuseppe Mazzini (1805-1872), Manifeste,
1831
Document 2. L'Italie selon Cavour
En Italie, une révolution démocratique n'a pas de chance de succès. La force réside presque exclusivement dans la classe moyenne et la partie de la classe supérieure. Sur des classes aussi fortement intéressées au maintien de l'ordre social, les doctrines de la Jeune Italie ont peu de prise (...). Il nous paraît évident que la précieuse conquête de notre nationalité ne peut être opérée que moyennant l'action combinée de toutes les forces vives du pays, c'est à dire les princes nationaux franchement appuyés par tous les partis. (...).
Il nous suffit de citer à cet égard ce qui se passe en Piémont. Le développement donné à l'instruction primaire, l'établissement de plusieurs chaires consacrées à l'enseignement des sciences morales et politiques, les encouragements accordés à l'esprit d'association appliqué aux arts aussi bien qu'à l'industrie, et plusieurs autres mesures, sans parler des chemins de fer, attestent suffisamment que l'illustre monarque qui règne avec tant d'éclat sur ce royaume est décidé à maintenir cette politique glorieuse qui, dans le passé, a fait de sa famille la première dynastie italienne, et qui doit dans l'avenir l'élever encore à de plus hautes destinées.
C. Benso de Cavour1, Des chemins de fer en Italie, revue nouvelle, 1846
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1. Noble piémontais, libéral
1. Quelle est la situation politique de l'Italie dans la première moitié du XIX° siècle ? Comment expliquez-vous cette situation ?
L'Italie n'existe pas en tant qu'Etat. Elle est divisée en une multitude d'Etat (Royaume de Piémont, Etats du Pape, Royaume des Deux-Siciles...). Cette situation est liée au Congrès de Vienne de 1815 qui prévoit un redécoupage de l'Europe suite la défaite de Napoléon . En effet, la défaite de Napoléon se traduit par une restauration monarchique et dynastique.
2. Que souhaite faire Mazzini ? Quel régime politique Mazzini souhaite-t-il pour cette nouvelle Italie ? Quels sont les principes défendus par Mazzini ? Par quoi a-t-il été influencé ? (doc. 1)
Mazzini souhaite faire l'unité de l'Italie.
Il souhaite une République unitaire.
Ils défend les principes de liberté, d'égalité, de souveraineté populaire, de république
Mazzini s'inspire des principes de la Révolution française.
3. Comment doit se faire cette Italie ? Justifiez (doc. 1)
Pour Mazzini, cette unité italienne doit se faire « par ses propres forces », c'est à dire par une révolution populaire.
4. A quelle solution politique Mazzini est-il hostile ? Pourquoi ? (doc. 1)
Il s'oppose au projet de l'abbé Gioberti qui préconisait la création d'une fédération italienne dirigée par le pape car à ses yeux cette solution placerait l'Italie sous l'influence des puissances étrangères et ne redonnait pas à l'Italie sa puissance
« le fédéralisme, la condamnant à l'impuissance de la Suisse, la placerait nécessairement sous l'influence de l'une ou l'autre des nations voisines »
5. A qui Cavour s'oppose-t-il ? Pourquoi considère-t-il que ce mouvement est voué à l'échec ? (doc. 2)
Cavour s'oppose à la solution préconisée par Mazzini. Pour lui l'éventualité d'une révolution démocratique a peu de chance de réussir car elle est risque d'effrayer les classes moyennes et supérieures, soucieuses d'ordre. Cette solution a pour lui peu d'audience.
6. Comment Cavour conçoit-il la marche vers l'unité de l'Italie ? Pourquoi ? Quel type de régime souhaite-t-il mettre en place ? (doc. 2)
Pour Cavour la marche vers l'unité ne peut donc provenir d'une révolution démocratique. Elle ne peut provenir que de l'engagement des princes italiens eux-mêmes dans le processus d'unification, soutenus par l'ensemble la population (plus précisément les classes moyennes et les classes supérieures : bourgeoisie et aristocratie).
Parmi ces princes, le roi de Piémont semble le plus approprié à prendre la direction de la lutte. En effet sa politique économique et scolaire a permis l'essor d'une bourgeoisie et d'une classe moyenne qui lui sont fidèle et favorable à l'unité.
On devine qu'il souhaite l'instauration d'une monarchie parlementaire (avec un suffrage censitaire : à aucun moment le rôle des ouvriers est évoqué)
7. A partir du travail réalisé et de vos connaissances, vous rédigerez une réponse argumentée traitant le sujet suivant : comment doit se faire l'unité italienne?
Phrase introductive
I. Le choix de Mazzini
1. l'unité doit se faire par une révolution
2. l'unité doit donner naissance à une République unitaire attachée aux principes d'égalité, de liberté, de souveraineté populaire.
3. Le rejet de la solution néo-guelefiste.
II. Le choix de Cavour
1. Le rejet de la solution mazzinienne
2. Une unité qui doit se faire par l'engagement des princes (le Piémont) et des clases moyennes et supérieures
3. ...et qui doit donner naissance à une monarchie parlementaire d'inspiration libérale
Conclusion : les évènements de 1848 donnent raison à Cavour avec l'échec des mouvements révolutionnaires. Et nécessité d'envisager une autre voie (celle défendue par Cavour)