un exemple d'activité proto-industrielle à Firminy : la clouterie
Firminy est au début du XIX° siècle est un petit bourg situé dans la vallée de l'Ondaine : elle compte autour de 2 600 habitants en 1820.
Les habitants vivent péniblement de l'agriculture (terrains en pente, climat difficile, terres de piètres qualités) et d'activités complémentaires comme la clouterie, spécialité de Firminy et de ses alentours. Cette activité (née probablement au cours du XVII° siècle) ne nécessite pas de gros investissements : une forge, une enclume, un soufflet mû par un chien, un marteau.
Les marchands- fabricants fournissent la matière première (le fer). Acheminé de Bourgogne et du Dauphiné, le fer est transformé dans les différents moulins (fenderies) à force hydraulique du Cotatay ou de l'Ondaine. Ils achètent ensuite la production à des ouvriers isolés travaillant à domicile. L'ouvrier cloutier dépend donc du marchant fabriquant. Les clous (de nature très variées : clous à souliers, à sabot, pour ferrer les animaux, pour fixer les ardoises, pour la marine, les mines) étaient ensuite expédiés en Auvergne ou par le Rhône en direction du midi (à Toulon pour les besoins de la marine) ou encore en Espagne et dans les colonies ; cette activité proto-industrielle se distingue de l'artisanat local car elle est dominée par le système des marchands- fabricants et parce que la production est expédiée sur des marchés extérieurs de la région. Ce système permet aux marchands fabricants de bénéficier d'une main d'oeuvre bon marché et offre une certaine souplesse par rapport aux fluctuations du marché. Les coûts de production sont également mieux contrôlés.
Le travail du fer est donc ancien dans la vallée de l'Ondaine (transformation du fer et coutellerie). On assiste donc à une diffusion de l'industrie en milieu rural. Sans disparaître brutalement, cette activité commence a décliner à partir du milieu du XIX alors que d'autres activités apparaissent.