Nous sommes en train de réaliser le cours sur la Révolution et les expériences politiques en France jusqu'en 1851. Au cours de notre étude, je vous ai demandé de réaliser, à l'issue d'une étude de documents, une réponse argumentée sur les sans-culottes. Réalisées par groupe de 3-4 élèves, les réponses argumentées sont donc publiées aujourd'hui (sans aucun remaniement de ma part). Vous devez lire les réponses argumentées de vos camarades et porter des commentaires en ligne(les autres internautes peuvent aussi faire des commentaires sur ces travaux). Les remarques portent aussi bien sur le fond que sur la forme. Le bilan de ce travail se fera en classe.
Réponse argumentée du groupe 4
Les sans-culottes sont des personnages emblématiques de la Révolution française. Ils connaissent une période de forte influence de 1792 à 1795. Qui sont ces sans-culottes ? Quel rôle jouent-ils dans le processus révolutionnaire ?
Les sans-culottes sont principalement des citadins parisiens pauvres, au bas niveau social. Mais ils ne sont pas uniquement issus de milieux populaires. En effet, la sans-culotterie est un groupe hétérogène formé de domestiques, salariés, artisans ainsi que de grandes personnalités (Marat) et d’une élite sociale. Ce mouvement favorise l’émancipation des femmes. Celles-ci s’imposent comme de véritables porte-parole. Elles jouent un rôle essentiel dans la Révolution française en s’affirmant dans les débats, les rassemblements et les prises de décisions. La grande majorité des sans-culottes s’oppose aux aristocrates et aux nobles par son origine sociale. Mais ceux-ci manifestent également cette opposition par leur tenue vestimentaire. Ainsi, leurs pantalons en bure rayés contrastent avec les culottes courtes et les bas de soie de la noblesse. Ils s’arment de la pique révolutionnaire : l’emblème du militant. Le bonnet phrygien coiffe les têtes de ces révolutionnaires. Il rappelle l’affranchissement des esclaves de la Rome antique et symbolise donc la liberté. Sur ce même bonnet est brodée la cocarde tricolore évoquant la cohésion de la nation française. Ils se dotent même d'un hymne : la Carmagnole.
Les sans-culottes sont prêts à se sacrifier pour défendre leurs idées notamment le droit à la propriété, l’égalité et la fraternité entre les hommes. Ces deux dernières valeurs se confirment dans le tutoiement qu’utilisent les sans-culottes entre eux. En 1792, les sans-culottes débutent leur période de grande influence dans la Révolution. Le 10 août 1792, ils sont les acteurs de l'arrestation du roi Louis XVI et de son exécution le 21 janvier 1793. Après ces évènements, un vide politique favorable aux sans-culottes s'installe en France. Pour exposer leurs opinions politiques, les sans-culottes se retrouvent régulièrement entre patriotes dans les sections où ils votent les bonnes motions. Ils les imposent à l'Assemblée par la violence et deviennent peu à peu une puissance politique. Ils réclament le suffrage universel et un régime politique dans lequel le pouvoir découle directement du peuple : la démocratie directe. Ainsi, suite à de nombreuses émeutes et violences, les sans-culottes mettent fin à la monarchie constitutionnelle pour instaurer la Ière République en septembre 1792. Après l'exécution des députés Girondins en juin 1793, le comité de salut public conduit un temps par Robespierre et soutenu par les sans-culottes est prêt à imposer l'égalité par la dictature : c'est le début de la Terreur (septembre 1793). De nouvelles lois sont adoptées comme la loi du suspect qui entraîne des arrestations et des mises à mort massives partout en France. La loi du maximum est également votée. Cette politique de dirigisme économique limite les prix des produits de consommation. La Terreur permet certes d'écraser les insurrections intérieures, comme en Vendée, mais elle contredit les principes qu'elle prétend défendre. Cette tyrannie ne fera que s'amplifier avec le temps. Mais en avril 1795, le Directoire réprimande les sans-culottes et les désarme: c'est la fin du mouvement sans-culotte.
Les différentes idées des sans-culottes n'auront pas duré lors de la Révolution française. Toutefois, certaines sont encore présentes aujourd'hui : la France est une République démocratique dans laquelle le président est élu au suffrage universel direct garantissant ainsi l'égalité de tous les citoyens.