correction devoir sur l'eau : le barrage d'Assouan
article réédité (première publication le 15 janvier 2007)
Document 1. Assouan, un "ouvrage sacré" toujours très critiqué
Pour la première fois depuis plus de trente ans, le Nil a inondé les terres cultivées environnantes. A cause de précipitations anormalement importantes au Soudan et en Ethiopie (…) le fleuve a battu des records de crue, inondant des villages situés en aval du barrage d’Assouan (…)
La plupart de ces terrains, situés sur des îles, n'étaient ni cultivés ni habités avant la construction du barrage. Dans le même temps, une quarantaine de maisons de Beni Souef et de Minieh (El Minya) ont été emportées. Toutefois, pour Mohammed Rafik Abdel Bary, le responsable du Nile Research Institute, il n'y a pas lieu de s'inquiéter et les victimes de ces inondations ont péché par imprudence. "Il n'est pas raisonnable de s'installer dans des zones situées en contrebas, dit-il. Elles sont susceptibles d'être submergées à tout moment." L'Egypte est l'exemple le plus flagrant d'un pays dont l'existence dépend entièrement d'une ressource unique. Pendant des milliers d'années, la crue annuelle du Nil, survenant d'août à octobre, a fertilisé les terres arables du delta et des rives. En 1965, lorsque le barrage d'Assouan devint totalement opérationnel, le fleuve cessa de déposer sa couche brune de sédiments.
Le barrage répondait aux besoins de l'Egypte d'améliorer sa production agricole et électrique au début des années 50, époque de très forte croissance démographique - environ 3 % par an. Mais ce qui passait alors pour la meilleure solution fait aujourd'hui l'objet de nombreuses critiques, et l'on reproche à ce barrage d'être l'exemple type de l'action des hommes pour modeler la nature à leur gré. "Le lac Nasser ne devrait pas exister. Il ne devrait pas y avoir une aussi grande étendue d'eau en plein désert", commente Mustafa Foda, de la section d'ingénierie de l'Université américaine du Caire, célèbre pour ses critiques du barrage d'Assouan. "Pour réaliser ce projet, d'énormes forces naturelles ont été contrariées." Et il est persuadé que, tôt ou tard, la nature cherchera à reprendre ses droits.
C'est bien l'avis des anciens habitants d'Aboul Salam, privés de leur logement et de leurs cultures par l'inondation de leur village, situé sur une île. Mais, comme la majorité des gens, ils hésitent à critiquer ce symbole de la puissance de l'Egypte. "Le barrage est une chose sacrée", estime Osama Shams al-Din, un voisin de la bonne centaine de victimes qui vivent aujourd'hui sous une tente. "Ce n'est pas une simple question de principe, c'est une affaire politique, économique et nationaliste. Sa construction a lancé un défi aux puissances impérialistes. Ce n'est peut-être pas la bonne solution au problème : sa réalisation remonte à plus de trente ans et, depuis, les techniques ont évolué. Mais, avant le grand barrage, c'était vraiment catastrophique."
La principale préoccupation de M. Foda concerne les effets à long terme du grand barrage sur le mouvement de la vase et des sédiments fertiles. Les alluvions sont désormais bloquées derrière le barrage. "La plus grande source de fertilité est tarie à jamais", affirme-t-il. "Il existe des projets pour extraire la boue du lac", rétorque M. Abdel Bary. Mais toutes ces solutions sont trop coûteuses pour être mises en application dans un avenir proche. "Il faudrait une intervention du secteur privé", poursuit M. Abdel Bary. "Tout cela est un coup d'épée dans l'eau", répond M. Foda. Selon ses statistiques, 30 % de l'électricité produite par le barrage est utilisée par des usines d'engrais artificiel, désormais nécessaire pour fertiliser les cultures de la vallée du Nil, en l'absence des dépôts de vase.
Article de Diana Digges et Birgit Tofall écrit pour le Cairo Times et cité par Courrier International le 18 novembre 1999
1. Pourquoi le Nil constitue un enjeu vital pour les Egyptiens ?
Le Nil constitue un enjeu vital pour les Egyptiens car :
- Le Nil est la seule ressource en eau douce de l’Egypte : « L'Egypte est l'exemple le plus flagrant d'un pays dont l'existence
dépend entièrement d'une ressource unique. »
- L’Egypte est un pays confronté à l’aridité permanente (sans le Nil l’Egypte serait un désert) (voir carte)
2. Localisez le barrage d’Assouan.
Le barrage d’Assouan se localise sur le Nil au nord de l’Egypte. Ce barrage a été construit entre 1960 et 1970. Il a été opérationnel à partir de
1965.
3. Pour quelles raisons le barrage d’Assouan a-t-il été réalisé en 1965 ?
- Le barrage a été réalisé pour des raisons économiques et sociales : Il s’agissait de faire face à l’augmentation des besoins
(en eau et en denrées agricoles) et permettre le développement (augmenter la production électrique) de l’Egypte. En effet, en raison de l’explosion démographique, les besoins en eau augmentent : « Le barrage répondait aux besoins de l'Egypte d'améliorer sa production agricole et électrique au début des années 50,
époque de très forte croissance démographique - environ 3 % par an »
- Le barrage a aussi été réalisé pour des raisons politiques : « Sa construction a lancé un défi aux puissances impérialiste.» Ainsi le barrage a permis à l’Egypte d’affirmer sa puissance.( « symbole de la puissance de l'Egypte »)
4. Quelles en furent alors les conséquences paysagères en amont du barrage ?
La construction du barrage a donné naissance à un immense lac artificiel : le lac Nasser. à « une immense étendue d’eau en plein
désert. »
(Ainsi le barrage permet de stocker 162 milliards de m3 d’eau [75% de cette eau revient à l’Egypte et 25% au Soudan].)
5. A quel phénomène naturel la réalisation du barrage a-t-il mis fin en aval du barrage ? Qu’a permis la fin de ce phénomène en aval du barrage ?
La réalisation du barrage met fin à la crue du Nil en aval du barrage.
« Pendant des milliers d'années, la crue annuelle du Nil, survenant d'août à octobre, a fertilisé les terres arables du delta et des rives. En 1965, lorsque le barrage d'Assouan devint totalement opérationnel, le fleuve cessa de déposer sa couche brune de sédiments. »
- Il permet de faire face aux irrégularités saisonnières : désormais le
débit est toujours le même et l'Egypte peut faire face à la sécheresse.
- Le barrage permet aussi de développer l'irrigation et de conquérir de nouvelles terres agricoles (celles qui autrefois étaient inondées) : on peut donc réaliser plusieurs récoltes par an. De
nombreux paysans se sont installés dans des zones autrefois inondées lors de la crue du Nil.
6. Repérez et soulignez sur la carte les zones inondées en 1999. Où se localisent-elles par rapport au barrage ? Quelle limite du barrage permet de mettre en évidence ces
inondations ? Pour quelles autres raisons le barrage est-il critiqué aujourd’hui ?
Les zones inondées se localisent en aval du barrage. Le barrage ne constitue donc pas une protection à 100% faible contre les inondations
« La plupart de ces terrains, situés sur des îles, n'étaient ni cultivés ni habités avant la
construction du barrage. Dans le même temps, une quarantaine de maisons de Beni Souef et de Minieh (El Minya) ont été emportées. »
le barrage est critiqué pour ses effets environnementaux directs et indirectement, ses conséquences économiques.
- Le barrage s’envase et son entretien suppose des dépenses importantes (Les limons s'accumulent au fond du lac Nasser
)
- Les engrais naturels que constituaient l’apport des limons fertiles doivent être
compensés par l’utilisation d’engrais artificiels.
- Ces engrais artificiels sont produits par des usines qui utilisent 30% de
l’énergie électrique produite par le barrage.
7. A partir du travail réalisé, rédigez une réponse argumentée traitant le sujet suivant : le barrage d’Assouan un ouvrage indispensable mais controversé.
En 1965, l’Egypte peut inaugurer le barrage d’Assouan construit au nord du
pays. Pourquoi le barrage d’Assouan a-t-il été construit ? Quelles sont les limites d’une telle
réalisation ?
1. un, enjeu essentiel pour l’Egypte
Le Nil constitue un enjeu important car :
- L’Egypte est un pays confronté à l’aridité permanente
- Le Nil est la seule ressource en eau douce de l’Egypte (sans le Nil l’Egypte serait un
désert)
2. Le barrage répondait à plusieurs
exigences
a. des exigences sanitaires
mettre un terme aux crues dévastatrices et faire face à l’irrégularité des précipitations
b. des exigences économiques, sociales : faire face à l’accroissement démographique et permettre le développement de l’Egypte
- satisfaire les besoins en eau d’une population qui augmente
- satisfaire les besoins agricoles d’une population qui augmente (mis en valeur des terres désormais libérées par la fin de la crue et développement de
l’irrigation)
- augmenter la production
d’électricité
c. des exigences politiques : affirmer la puissance de l’Egypte sur la scène internationale
3. Une construction qui présente aujourd’hui plusieurs
limites.
a. En aval
- le barrage ne permet pas de protéger les populations contre une crue exceptionnelle
- les limons fertiles ne parviennent plus sur les terres agricoles. Les paysans doivent utiliser des engrais artificiels
- ces engrais artificiels sont produits par des usines qui utilisent 30% de l’énergie électrique produite par le
barrage.
b. En amont
-
envasement du barrage et un coût d’entretien élevé