correction DS 2nde 3/4 (Sociétés et cultures de l’Europe médiévale du XIe au XIIIe siècle)
Pour l’exercice 1 consacré à la vérification des connaissances, je vous laisse vous reporter au cours.
Document 1. Le monde des villes
Dans ce passage imaginaire du roman, le chevalier Gauvin découvre la ville d’Escavalon, dont l’activité fait penser à celle d’une commune flamande de la fin du XII° siècle.
Il regarde la ville entière, peuplée de beaux hommes et de belles femmes, et les tables des changeurs, couvertes de pièces d’or, d’argent et de menue monnaie ; il voit les places et les rues pleines de bons ouvriers qui travaillent aux métiers les plus variés : ici on fait des heaumes et des hauberts (1), là des selles et des écus(2), ailleurs des harnachements de cuir et des éperons ; les uns fourbissent (3) des épées, les autres tissent des draps et les foulent, les peignent et les tondent , d’autres encore fondent l’or et l’argent ; ailleurs enfin on fait de la belle et riche vaisselle, des ceintures et des colliers. Vraiment on eût volontiers dit qu’en ville se tenait une foire perpétuelle, tant elle regorgeait de richesses, cire, poivre, graines et fourrures de vair et de gris(4) et toutes marchandises qui se peuvent imaginer. (…) Au sortir de la tour, il trouve, assis côte à côte, une assemblée de voisins, le maire, les échevins et toute une foison de bourgeois, si gros et si gras qu’on peut assurer que le poisson était absent de leur régime.
Chrétien de Troyes (1135 -1183), Perceval le Gallois ou le Conte du Graal, Chapitre IX.
1. Heaumes et hauberts : casques
2. bouclier
3. polir
4. fourrure de vair et de gris : fourrure de petit-gris (écureuil de Russie)
Exercice 2. Le monde des villes
1. Présentez le document 1 en insistant sur le contexte historique
Ce document source est l’extrait d’un roman, donc d’une œuvre de fiction Perceval le Gallois ou le Conte du Graal, écrit au XII° siècle par Chrétien de Troyes. Cette époque est marquée par une phase de croissance économique et démographique. En effet grâce aux progrès agricoles et à la conquête de nouvelles terres, la population est mieux nourrie. Par conséquent, elle augmente. Cette croissance des campagnes entraîne l’essor des villes.
Dans cet extrait, le personnage, le chevalier Gauvin, nous livre une description d’une ville imaginaire mais caractéristique de cette période.
2. Comment le chevalier perçoit-il la ville ?
Pour lui la ville est le lieu de concentration des richesses et des hommes. La ville est un lieu marqué par le dynamisme, l’activité
3. Quelles activités économiques semblent être à la base de ce dynamisme ? Justifiez
Les activités économiques à l’origine de ce dynamisme sont l’artisanat et le commerce.
Ainsi l’auteur évoque différents métiers : « ici on fait des heaumes et des hauberts, là des selles et des écus, ailleurs des harnachements de cuir et des éperons ; les uns fourbissent des épées, les autres tissent des draps et les foulent, les peignent et les tondent , d’autres encore fondent l’or et l’argent ; ailleurs enfin on fait de la belle et riche vaisselle, des ceintures et des colliers »
Il décrit le dynamisme commercial « Vraiment on eût volontiers dit qu’en ville se tenait une foire perpétuelle » et les lieux de change (banque) (« tables des changeurs »)
4. Quels sont les produits fabriqués sur place ? A qui sont-ils destinés ? Quels sont les produits importés ?
On semble fabriquer sur place des armes, de la vaisselle mais aussi des bijoux et des draps de luxe. Ces produits ne sont pas destinés à une clientèle locale mais sont vendus dans toute l’Europe et le reste du monde connu.
Les produits importés sont des épices (poivre) qui proviennent d’Asie ainsi que des fourrures qui proviennent soient d’Europe du Nord ou d’Europe orientale. .
5. A quel lieu évoqué en cours vous fait penser le passage souligné. Quelles autres innovations économiques ont stimulé le développement du commerce ?
Ce lieu fait penser aux banques : on peut y changer de l’argent, transformer une lettre de change en monnaie.
D’autres innovations ont stimulé le développement du commerce :
La création de lieu d’échange comme les halles qui rassemblaient en un même lieu acheteurs et vendeurs.
La création de bourse où l’on fixait le prix des marchandises et où l’on pouvait passer des contrats.
6. Rappelez comment s’organisent les métiers au sein de la ville. Quels sont les objectifs d’une telle organisation ?
Les métiers sont organisés de manière très hiérarchique (maître-compagnons-apprentis) et obéissent à des règles strictes. Il s’agit ici d’encadrer strictement le métier (conditions d’apprentissage, de production, d’accès au statut de maître, de travail, normes de qualité) pour éviter la concurrence et les conflits sociaux.
7. Quel regard le chevalier porte-t-il sur les personnages évoqués à la fin du texte ? Pourquoi ? Rappeler leur rôle au sein de la ville. Que peut-on en déduire sur le statut de la ville ? Quel lieu, vu en classe, symbolise leur rôle ?
Il porte un regard sévère : il dénonce leur richesse « une foison de bourgeois, si gros et si gras qu’on peut assurer que le poisson était absent de leur régime. » En effet, les hommes forts de la ville sont les marchands et/ou les artisans qui ont réussi à s’affranchir de l’autorité su seigneur. Cette ville doit être autonome ou indépendante.
Les échevins sont ceux qui exercent le pouvoir dans les villes : ils exercent une autorité au nom de la communauté qu’ils représentent.
La ville par l’intermédiaire de ses échevins peut posséder, intervenir en justice, gérer un patrimoine, tenir des comptes, utiliser l’argent commun [qu’elle lève par des impositions le plus souvent indirectes]. Le lieu symbole de cette autonomie est le beffroi.