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Lancé en 2006, ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

06 Oct

Devoir sur l'émigration d'Européens vers d'autres continents (2nde5)

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #seconde

Document 1. Les Italiens à New York

 

« Les Italiens (…) continuent d’arriver à un rythme incroyable, et (…) ils [restent] à New-York (…). Des récentes enquêtes parlementaires ont montré la nature de « l’aide » que [l’Italien] reçoit d’agents de voyage ou de « banquiers » qui les persuadent de fausses promesses d’hypothéquer (1) sa maison natale, ses maigres possessions, et son salaire de plusieurs mois pour acheter un billet qui le mènera au pays où l’on trouve aisément du travail pour un salaire princier.

Le padrone – car le banquier n’est rien d’autre – après avoir fait 10% sur lui pendant le voyage, l’accueille à l’arrivée et  va lui exporter un double profit, en tant qu’employé et en tant que locataire (…).

Non seulement (le nouveau venu) ne sait pas un mot d’anglais, mais il ne comprend même pas qu’il devrait l’apprendre. Il sait à peine écrire sa propre langue.  (…) Il a recours à un intermédiaire qui lui fait grassement payer ses services, le fait embaucher par l’entreprise de chemin de fer – en touchant une commission de l’employeur et de l’ouvrier (…). Dans la ville, il lui sous-loue un logement dans les taudis les plus infects à un prix exorbitant. »

 

 

Jacob Riis, How the other Half Lives, New York, 1880,

 

 

1Un bien hypothéqué est un bien qu'un créancier [celui qui prête l’argent] peut faire saisir si le débiteur [celui qui doit l’argent] ne paye pas ses dettes. Le créancier peut faire mettre en vente le bien saisi pour se faire rembourser.  

 

 

1. Ce document est-il un document source ou un document d’interprétation ? Justifiez votre réponse. Présentez le document.

 

Ce document est un document source car il est contemporain des faits étudiées : en effet le document date de 1880 et notre objet d’étude était les migrations d’Européens au XIX° siècle. C’est un témoignage direct.

Ce document est un  l'extrait d'une enquête réalisée par le photographe américain Jacob Riis et consacrée aux migrants d'origine italienne. Il décrit ici les les motivations de départ et les conditions d'arrivées des Italiens à New York à la fin du XIX° siècle. Cette période se caractérise par une explosion des flux migratoires en direction des Etats-Unis.

 

 

2. En vous aidant de la date du document expliquez pourquoi  l’auteur est surpris de voir arriver autant d’Italiens ? Qu’en était-il auparavant ?  Comment peut-on qualifier ce phénomène migratoire ?

 

À partir des années 1880, des migrants venus d’Europe du Sud et de l’Est commencent à affluer et supplantent les migrants venus d’Europe du Nord.  Parmi eux, les Italiens sont de plus en plus nombreux (la moitié d’ailleurs de ceux qui arrivent avant 1910 retourneront par la suite s’installer dans leur pays d’origine) : plus de 800 000 entre 1880 et 1899. 

Si les Italiens sont si nombreux, c’est par ce que la transition démographique est en cours en Italie : la population commence à augmenter fortement et alimente une migration de masse.

 

3. A l’aide de vos connaissances, dites où se rendaient les nouveaux migrants au cours du XIX° siècle une fois débarqués aux Etats-Unis ?

 

Au cours du XIX° siècle, les deux tiers des migrants se dirigeaient  vers les zones rurales qu'ils étaient chargés de mettre en valeur. 

 

4. Quel choix, quant à eux,  les Italiens font-ils ? Quelle en est la conséquence pour la ville ?

 

A la fin du XIX° siècle, les campagnes sont saturées. Les nouveaux migrants restent donc en ville et vont occuper des emplois industriels.

Si tous les immigrants arrivant par Ellis Island ne restent pas à New York, le pourcentage sans cesse en augmentation de la population étrangère de la ville permet de mesurer l’apport de l’immigration. À la fin du XIXe, New York est déjà une ville immense, en continuelle expansion. Comptant 312 000 habitants en 1840, elle atteint 3,4 millions en 1900. Sur ces 3,4 millions d’habitants, les New-yorkais nés aux Etats-Unis de parents étrangers ou nés eux-mêmes à l’étranger représentent presque 80% de la population de la ville.

 

 

5.  Quels sont l’origine sociale et le niveau d’éducation des immigrés italiens ? Justifiez votre réponse ?

 

On devine que les migrants italiens sont pauvres  (« maigres possessions ») et ont un faibles niveau d’éducation (« il sait à peine lire sa propre langue »).  En effet ces italiens migrent pour des raisons économiques en fuyant la pauvreté, la crise économique qui est d’autant plus forte que la population augmente fortement en raison de la transition démographique en cours en Italie à cette époque.

 

 

6. Qu’espèrent-ils trouver  aux Etats-Unis ? Justifiez votre réponse.

 

Les migrants espèrent faire fortune en venant aux Etats-Unis. Ils pensent trouver un  « travail pour un salaire princier ». Ils s’imaginent ainsi que les Etats-Unis proposent emplois et salaires élevés.

 

 

7. A quelles difficultés les Italiens sont-ils confrontés dans leur pays d’accueil ? Justifiez vtre réponse.

 

Les migrants sont confrontés à de nombreuses difficultés.

Ils  se heurtent à de grandes difficultés d’adaptation. D’ailleurs, comme nous le montre le document, le migrant est une proie facile pour le padrone qui profite de ces difficultés d’adaptation : Après l’avoir fait venir en Amérique (en percevant au passage une commission), le padrone profite de l’ignorance des migrants en percevant de l’argent pour le faire employer et pour le loger. Les conditions de vie sont au départ très difficiles et les nouveaux arrivants s’entassent dans des logements insalubres : les tenements. Il s’agit d’immeubles à appartements, construits dans les quartiers populaires sans aucun souci de confort ni de salubrité, dans le seul but de maximiser les profits sur les sommes investies. Comme nous pouvons le lire , le  padrone sous loue aux migrants « un logement dans les taudis les plus infects à un  prix exorbitants ».

Ainsi, au choc du déracinement peuvent s’ajouter le sentiment déprimant de se trouver au bas de l’échelle sociale et l’impression que le moyen d’en sortir est hors de portée. Les Italiens peuvent aussi  être victimes de xénophobie.

 

 

 

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