Michèle Chaffraix, fille de Jean Pleynet, syndicaliste condamné à mort par l'OAS
Découvrez les témoins qui ont accepté de participer à notre projet pédagogique et qui ont bien voulu répondre aux questions des élèves.
Michèle Chaffraix est née le 14 septembre 1949 à Saint-Etienne ; elle est la dernière née d’une famille de 4 enfants ; Son père exerçait le métier d’ajusteur tandis que sa mère, après avoir été instructrice, était mère au foyer.
Michèle Chaffraix grandit au Chambon Feugerolles dans une famille nombreuse qui disposait de peu de moyens financiers ; chacun participait à la vie matérielle de la famille ; les relations avec ses parents restaient pudiques : si la communication et les démonstrations d’amour étaient rares, ils ont toujours eu une attitude chaleureuse
Sans être autoritaire ses parents ont veillé à lui transmettre une éducation stricte organisée autour de valeurs comme le travail où la religion (dans un esprit Jeunesse Ouvrière Chrétienne) ;
Le manque de moyen n’autorisait que peu de sorties ou acticités culturelles ; pour autant son enfance est marquée par les jeux et la complicité avec ses cousins ainsi que des vacances simples à la campagne, symboles de liberté.
Par la suite Michèle Chaffraix devient institutrice et directrice d’école ; elle adhère à la CFTD et devient conseillère municipale ; son engagement n’est pas uniquement poliyiqueou syndicale puisqu’elle s’engage dans diverses associations.
Mariée en 1972, elle est mère de deux enfants ; aujourd’hui à la retraite, elle consacre son temps libre à sa vie de famille et à ses amis mais aussi à la marche ou bien encore à la photographie et la lecture.
Ses souvenirs de la guerre d’Algérie sont liés à l’engagement syndical de son père, Jean Pleynet, responsable CFTC.
Elle se rappelle de la gravité de la situation ; chaque soir la famille écoutait les informations à la radio dans un silence absolu ; des Algériens étaient reçus à la maison mais dormaient chez sa grand mère ; Michèle Chaffraix se souvient plus particulièrement de la gentillesse de Salah ; Sa famille était en Algérie ; Il envoyait parfois des colis, des dattes ; son dernier colis avait été lacéré ; Michèle Chaffraix a appris par la suite qu’il avait été tué.
Elle se rappelle aussi du jour où son père a reçu sa lettre de condamnation à mort par l’OAS (4 janvier 1962) ; elle restée sur le buffet et ses parents n’ont fait aucun commentaire ; à partir de ce moment là, l’angoisse était constante à chaque fois que son père sortait.
Enfin, elle évoque la construction de bâtiments sommaires construits pour accueillir les « rapatriés » ; c’était l’indifférence envers ces personnes.