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Lancé en 2006, ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

19 Jun

Pistes de correction Bac Histoire géographie Terminale S (session 2012)

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #Archives terminale S

Il ne s’agit  nullement d’une correction type mais uniquement de quelques réflexions personnelles sur les sujets proposés

 

Majeure

Sujet 1.

Composition : La décolonisation de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60.

 

Il s’agit d’un sujet classique qui ne présente aucune difficulté majeure.

La délimitation thématique est simple : décrire le processus de décolonisation. Celui-ci est envisagé au singulier ; pourtant dans la réalité, il prend des formes diverses.

Le bornage chronologique est clair : couvrir la période allant de 1945 à 1970, période durant laquelle la plupart des décolonisations se fait.

La délimitation géographique n’est pas fournie : il s’agira donc de traiter l’ensemble des empires coloniaux en Asie et Afrique.

 

On peut rappeler en introduction que la contestation de l’ordre colonial ne débute pas avec la fin de la Seconde Guerre ; l’ordre colonial n’a dans certains cas jamais été réellement accepté par certaines populations locales (guerre du Rif) ; dans d’autres cas, une élite locale se forme et adopte les valeurs occidentales de démocratie ou de communisme qu’elle va à son tour utiliser pour contester l’ordre colonial (Ho Chi Minh) ; en Europe même, de manière marginale, le parti communiste français, quelques intellectuels  exemple dénoncent l’exploitation coloniale.

 

La problématique pour traiter le sujet peut être la suivante :

Pourquoi le processus de décolonisation débute-t-il après la Seconde Guerre mondiale ?  Quelles formes prend le processus de décolonisation ?

 

Dans un premier temps le candidat peut évoquer les facteurs qui ont contribué au processus de décolonisation ;  il peut faire la distinction entre causes internes (propres aux empires coloniaux et aux rapports entre métropoles et colonies) et causes externes (un contexte international favorable aux indépendances).

 

I. Un contexte favorable au processus de décolonisation

 

1. Des contestations internes

 

a. la participation humaine et matérielle des colonisés à l’effort de guerre contre le nazisme et pour la démocratie

b. Des métropoles affaiblies aux yeux des colonisés

c. La multiplication des revendications indépendantistes

 

2. Un climat international favorable

 

a. La décolonisation : un enjeu de guerre froide

b. L’ONU : tribune en faveur des peuples dépendants

c. la naissance du Tiers-Monde : Bandung et son impact international

 

Le candidat peut éventuellement décrire les formes prises par le processus de décolonisation et l’extension géographique du phénomène.

 

II. Un processus irréversible aux formes multiples

 

1. Un phénomène qui s’étend de l’Asie à l’Afrique

 

a. Un processus né en Asie

b. qui se poursuit en Afrique du Nord

c. qui s’achève en Afrique noire

 

2. Un processus aux formes multiples

 

a. Les indépendances accordées sans lutte : le candidat peut évoquer le cas de l’Inde et de l’Afrique noire française

b. Les indépendances concédés (à l’issue de révoltes, de guérillas) : Afrique anglophone, Maroc et Tunisie, Congo belge

c. Les indépendances arrachées : le candidat peut évoquer le cas de l'Indochine ou de l’Algérie.

 

En conclusion, il répond à la problématique mais peut rappeler que le processus n’est pas totalement achevé en 1970 ;  il peut évoquer les défis que ces nouveaux pays doivent relever.

 

 

Sujet 2.

La V° République : institutions et vie politique

 

 

Aucune borne chronologique n’est fournie par le sujet, le candidat est donc invité à réfléchir sur une période allant de 1958, date de mise en place de la V° République à nos jours. Le sujet fournit les grands axes de réflexion que devra mener le candidat : présenter les institutions de la V° République fondée par le général De Gaulle et décrire la manière dont celles-ci ont fonctionné jusqu’à nos jours.

En introduction, le candidat peut rappeler le contexte dans lequel est mis en place la V° République.

Une première partie peut être consacrée à l’analyse du fonctionnement institutionnel de la V° République.

 

La problématique proposée peut être la suivante : quelle république fonde le général De Gaulle ? Comment fonctionne-t-elle après son départ ?

 

I. La mise en place d’un régime semi-présidentiel

 

1. Un exécutif fort à deux têtes.

 

a. Le président de la République : le personnage central de la V° République

b. Un premier ministre qui conduit la politique de la nation

 

2. Un pouvoir législatif partagé entre deux assemblées

 

a. Assemblée nationale et Sénat

b. un gouvernement qui reste responsable devant l’Assemblée national : la motion de censure

 

II. La République gaullienne et l’après-gaullisme

 

1. les années De Gaulle (1958-1969) 

 

a. L’exercice personnel du pouvoir

b. La montée des contestations

 

2. L’après-gaullisme et l’alternance politique

 

a. Les années Pompidou (1969-1974) : entre réforme et conservatisme

b. Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) : la recherche d’un consensus

c. L’alternance : la gauche au pouvoir (1981-1986)

 

III. Une République en crise ?

 

1. Cohabitations et problèmes persistants (l’accélération des alternances et cohabitaions)

2. Le choc des élections de 2002 (abstention et poussée de l’extrême droite)

3. Entre hyperprésidence et présidence normale (un premier ministre relégué au second rang sous N. Sarkozy ; les ajustements constitutionnels ; le front national troisième force politique en France ; la volonté affichée d’un retour à une certaine « normalité » présidentielle).

 

Conclusion :

 

On peut rappeler en conclusion que la V° république a apporté la stabilité politique en France avec une constitution originale conférant au président un pouvoir très étendu. Mais aujourd’hui le régime est confronté à des difficultés ; certains hommes politiques réclament une VI° République.

 

 

Sujet 3.

Vers un nouvel ordre mondial : espoirs et réalités

 

Le nouvel ordre mondial est celui né au lendemain de la fin de la guerre froide et de la disparition du bloc soviétique et de l’URSS. Le sujet nous invite donc à réfléchir sur le monde né de la fin de la logique bipolaire et des tensions qui caractérisaient les relations entre les deux Grands. Le candidat est invité à confronté les espoirs nés de la fin de la guerre froide aux réalités.

Aucun bornage chronologique n’est indiqué mais le sujet est à traiter sur une période allant de la fin des années 80 (comme le suggère la question 1) aux milieux des années 2000, comme peut nous le laisser suggérer la question 4 et le document 4.

 

Première partie 

Analysez l’ensemble documentaire en répondant aux questions suivantes

 

1. Comment John Galbraith envisage-t-il le nouvel ordre mondial et le rôle de l’ONU à la fin des années 80 ? (document 1)

 

L’auteur identifie plusieurs enjeux dans le document 1. Pour lui le nouvel ordre mondial se caractérisera par le passage à l’économie de marché des anciennes démocraties populaires et républiques soviétiques ;  cette transition qui doit se faire avec l’aide des pays riches devaient conduire ces anciens pays communistes sur la voie du succès politique et économique.

Pour lui, ce nouvel ordre mondial se traduira par un nouveau rôle confié à l’ONU ; échappant désormais à l’opposition Etats-Unis/URSS et à l’usage de leur droit de véto, l’ONU apparaîtra comme le  véritable lieu de gouvernance mondiale. Ce sera aussi une véritable force militaire capable d’intervenir pour assurer la protection des populations et diffuser les valeurs de démocratie.

Enfin pour l’auteur, le nouvel ordre mondial devait relever le défi du développement par la solidarité des pays riches à l’égard des pays pauvres.

 

2. En quoi les nouvelles menaces évoquées dans les documents 1, 2 et 3 montrent-elles les limites de cette analyse ?

 

Dans la réalité, ces espoirs de paix et de prospérité sont confrontés à de multiples menaces ; tout d’abord, comme cela est évoqué dans le document 1, l’effondrement du communisme a favorisé l’expression des sentiments nationalistes en Europe centrale et orientale, donnant lieu à plusieurs conflits : le plus caractéristique est celui lié à l’éclatement de la Yougoslavie ; de plus le passage à l’économie de marché ne s’est pas accompagné de la prospérité pour tous : il s’est au contraire manifesté par la constitution de grandes fortunes tandis que dans le même temps une partie de la population sombrait dans la pauvreté en raison du démantèlement des usines obsolètes et non compétitives et de l’abandon des  politiques de protection sociale.

De plus, le nouvel ordre mondial se caractérise par l’apparition d’un nouveau péril : la montée en puissance du terrorisme islamiste antioccidental ; ces menaces terroristes constituent un nouveau danger que même les pays riches n’arrivent pas à éradiquer (ennemi difficilement localisable, absence de front) ;  Le nouvel ordre mondial est donc un ordre marqué par des périls multiples et nouveaux.

L’espoir mis dans le nouveau rôle de l’ONU est vite déçu : les Etats-Unis n’entendent pas se soumettre à une institution supranationale et n’hésite d’ailleurs pas à intervenir sans autorisation de l’ONU lorsque leurs intérêts sont menacés comme ce fut le cas en 2003 en Irak. Le nouvel ordre mondial se caractérise donc par le triomphe de la superpuissance des Etats-Unis qui entendent jouer le rôle de gendarme du monde. L’ONU est donc une coquille vide sans réelle moyen d’action.

 

3. De quelle vision du monde le document 3 témoigne-t-il ?

 

Dans cette caricature, le dessinateur français Plantu nous présente le monde tel que les Etats-Unis l’envisage. A ses yeux les Etats-Unis ne prennent pas en compte la complexité du monde et se contente d’une vision manichéenne opposant les forces du bien aux forces du mal. Ceux qui ne sont pas avec les Etats-Unis sont donc contre eux.  Dans la réalité, les Etats-Unis entendent être les gendarmes du monde et préserver coûte que coûte leur leadership et leurs intérêts, ne  prenant pas en compte le caractère multipolaire du monde. Cette tentation par  l’unilatéralisme est critiquée par Plantu.

 

4. En confrontant les documents 1 et 4, montrez à quels défis la communauté internationale n’a pas répondu en 2005.

 

La communauté internationale n’a pas répondu à deux défis majeurs : ceux de la paix et de la prospérité partagée.

La communauté internationale n’a pas su empêché la multiplication des conflits et l’émergence de nouvelles menaces comme le terrorisme ; elle n’a pas su réduire les inégalités de développement ; celles-ci se sont au contraire accrues. 

Enfin la communauté internationale n’a pas su faire  de  l’ONU l’instance d’une gouvernance mondiale.

 

Deuxième partie.

 

A l’aide des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et ses connaissances, le candidat rédigera une réponse argumentée au sujet suivant :

 

Vers un nouvel ordre mondial : espoirs et réalités.

 

Les axes de réflexion qui peuvent être abordés en réponse argumentée peuvent être les suivants :

 

I. L’espoir d’un nouvel ordre mondial

 

a. Des espoirs de paix et de prospérité

b. Vers un rôle renforcé confié à l’ONU

 

II. un nouvel ordre mondial confronté à de nombreux défis

 

a. un monde instable (conflits et terrorisme)

b. un monde marqué par des inégalités accrues

c. un monde qui épuise ses ressources et son environnement

 

III. Un monde sans gouvernance mondiale

 

a. L’ONU, une coquille vide

b. Les Etats-Unis, seule superpuissance

c. La montée en puissance de nouvelles concurrences

 

 

Pour les sujets de géographie, je vous invite à revoir la correction du dernier bac Bac Blanc (où la carte sur la Méditerranée avait été donnée comme sujet) ainsi que la carte faite en début d’année sur centres d’impulsion et inégalités de développement dans le monde.

 

 

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