Pistes de correction de l’épreuve anticipée d’Histoire géographie (classe de 1ièreS)
Il ne s’agit nullement d’une correction mais uniquement de quelques réflexions personnelles sur les sujets proposés
Première Partie
Composition d’histoire
Les candidats avaient le choix entre deux compositions
Sujet 1. La guerre d’Algérie
La formulation du sujet est très large ; aucune délimitation chronologique n’est indiquée ; cette absence de bornage chronologique laisse le traitement du sujet très ouvert ; le candidat peut à la fois mener une réflexion sur les origines et dépasser ainsi la traditionnelle date fondatrice de la Toussaint Rouge pour évoquer les massacres de Sétif et Guelma. Il peut aussi élargir sa réflexion sur les enjeux de mémoire.
La problématique qui peut être retenue est la suivante : Comment l’Algérie accède-t-elle à l’indépendance ?
Le candidat peut revenir sur les origines du conflit puis en décrire le déroulement et terminer son analyse sur son règlement douloureux.
1. Les origines du conflit :
a. Des causes internes : un système colonial en échec
b. Des causes externes : un contexte international favorable
2. Trois guerre en une
a. une guerre franco-algérienne
b. une guerre algéro-algérienne
c. Une guerre franco-française
3. Le règlement du conflit
a. Une indépendance douloureuse
b. Une guerre des mémoires
Sujet 2. Les mutations de la population active en France de 1850 à nos jours
Le sujet correspond à un libellé du programme (la première partie). Conformément au programme, le sujet est donc centrée sur la France et couvre une période large permettant de mette en évidence les grandes mutations. La problématique qui peut être retenue est la suivante : Quelles sont les grandes mutations que connaît la population active en France depuis 1850 ?
I. La lente affirmation d’une société industrielle (1850 – milieu des années 70)
1. La naissance d’une société industrielle
a. La croissance et la diversification de l’emploi industriel
b. la disparition progressive des paysans
c. l’essor du secteur tertiaire
2. le triomphe du salariat
3. l’entrée progressive des femmes sur le marché du travail
4. l’affirmation de l’Etat Providence
II. Les défis d’une société postindustrielle depuis les années 70
1. L’affirmation d’une société postindustrielle
2. L’affirmation du travail féminin
3. Le développement de la précarité et du chômage
Deuxième partie
Le candidat devait traiter obligatoirement un exercice de géographie et un exercice d’histoire
Exercice A. Réalisez un croquis de l’organisation des réseaux de transports en France métropolitaine et de leurs connexions avec l’Europe et le monde.
Je vous invite à vous reporter sur la carte étudiée en classe. Vous pouviez mettre en évidence un réseau qui était en étoile, centré sur Paris, héritage d’une politique de centralisation. On pouvait aussi localiser les dynamiques liées à la métropolisation et à l’ouverture de la France sur l’Europe et le monde.
Exercice B. Analyse d’un document en histoire
La politique nazie d’asservissement et d’extermination.
Après avoir situé le document dans son contexte, montrez son apport pour la connaissance de la politique nazie d’asservissement et d’extermination.
Le sujet peut être traité en s’appuyant sur le cours consacré aux totalitarismes et sur celui consacré à la seconde guerre mondiale. Il s’agit de montrer en quoi le document qui est soumis à l’étude des candidats nous informe sur cette politique d’asservissement (réduire à l’état d’esclavage) et d’extermination (procédure consistant à éliminer tous les membres d’une communauté). Les lignes qui suivent vous fournissent quelques idées qu'il était possible de développer. L'important est de faire le lien entre le document et ses connaissances personnelles.
Le document proposé est un document source. Il s’agit d'un discours prononcé par Himmler ; ce haut dignitaire nazie, chef de la SS est celui qui a mis en œuvre la « Solution finale ». S’adressant à un parterre de dignitaires nazis en Pologne en octobre 1943, il définit et justifie la politique d’asservissement et d’extermination menée par les nazis.
Depuis juin 1941, les Allemands ont entrepris la conquête de l’URSS en lançant l’opération Barbarossa. Pourtant, Ils connaissent leurs premières difficultés militaires avec la perte de la bataille de Stalingrad (février 1943). On peut aussi préciser que depuis la conférence de Wansee (janvier 1942), la politique d’extermination prend une ampleur inégalée et s’étend désormais à toute l’Europe. Enfin, ce discours est prononcé quelques mois après la révolte du ghetto de Varsovie et sa répression par les forces d’occupation Allemandes en Pologne (janvier – mai 1943) : les survivants ont été déportés et exterminés.
Le document se compose de quatre paragraphes. Dans le premier paragraphe, l’auteur évoque deux idées : la suprématie de la race aryenne et la politique d’asservissement. Dans les trois derniers paragraphes, il évoque la politique d’extermination menée à l’égard des Juifs.
On devine très clairement à travers les propos d’Himmler le caractère raciste de L’idéologie nazie. Elle reconnait l’existence de races et établit une hiérarchie entre elles. L’auteur évoque « les gens de notre sang » ou encore « le sang de bonne qualité, de même nature que la nôtre ». Au sommet de cette hiérarchie se trouve la race des aryens, race à laquelle appartiennent les Allemands. Cette race considérée comme supérieure est une race qui sait travailler, qui a le sens de l’effort mais c’est aussi une race guerrière. C’est une race dotée de génie capable de créer une civilisation (former des Etats et créatrices sur le plan culturel). L’auteur parle d’ailleurs « des esclaves de notre culture ».
Dans l’idéologie nazie, les plus forts sont supérieurs aux plus faibles, c’est une loi de la nature, on ne peut pas s’y opposer. Les hommes n’ont pas les mêmes capacités, il y a différentes races qui sont créatrices ou destructrices de culture ; ainsi toutes les races n’ont pas le même destin, certaines doivent commander, d’autres non. Ainsi dans son discours Himmler est uniquement préoccupé par le triomphe de la race aryenne et ne se soucie nullement du sort des Russes ou des Thèques « ce qui arrive aux Russes ou aux Tchèques ne m’intéressent absolument pas » : les nazis n’hésitent pas à piller économiquement les territoires conquis et à exploiter humainement les populations slaves en les réduisant en esclavage : « que dix mille femmes russes crèvent en creusant un fossé anti chars, cela m’est totalement indifférent, pourvu que le fossé soit creusé pour l’Allemagne ». Ces territoire sont considérés comme vitaux à l’épanouissement de la race aryenne La germanisation du nom de Poznan nous montre dans le document que les nazis se sont appropriés la Pologne.
Dans la conception raciste nazie, les races sont en lutte pour leur survie et la domination. D’ailleurs Himmler présente les Juifs comme une race qui menaçaient le peuple allemand (« ce peuple qui voulait nous tuer »). Il s’agit donc pour les nazis d’assurer la pureté de la race en élimant les Juifs considérés comme une race parasite(« l’extermination nous l’accomplissons »). Cette purification et extermination assurera la domination de la race aryenne (« c’est là une page de gloire de notre histoire ». Cette élimination est donc présenter comme vitale, comme un devoir : « nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple ». La shoah est donc pour les nazis un devoir de défense raciale. Cette extermination systématique d’un peuple pour des raisons raciales s’est d’abord faite avec la progression de l’armée allemande à l’Est à partir de 1941 ; des commandos spéciaux, les Einsatzgruppen , avaient été constitués pour procéder à l’élimination des populations juives d’Europe orientale. La Shoah prend une autre dimension avec la conférence de Wansee (janvier 1942) : désormais toutes les populations juives d’Europe sont concernées : chaque pays doit livrer des Juifs en vue de leur déportation et de leur élimination systématique dans des camps d’extermination : « c’est une partie de nos plans, l’élimination des Juifs, l’extermination nous l’accomplissons ». La nouvelle Europe doit être vidée de ses Juifs pour assurer le triomphe de la race aryenne. Au total, ce sont plus de 6 millions de Juifs qui ont été victimes de cette politique d’extermination.