Varennes : Le roi s'enfuit
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en cliquant sur le document 2 et répondre ainsi aux questions de l'exercice distribué en classe.
Le mardi 21 juin 1791, vers sept heure et demi du matin, le valet de chambre du roi, Lemoine, découvre que le lit de son maître est vide. Tout de suite il pense qu’il s’agit d’une fuite : des bruits précurseurs ne couraient-ils pas depuis un certain temps ? Les Tuileries entrent dans une folle agitation, d’autant qu’on découvre tout à tour la disparition de la reine et de ses enfants, celle de Madame Elisabeth, sœur du roi, celle du comte de Provence et de sa femme : c’était toute la famille envolée !
La nouvelle brûle les parquets du château puis le pavé des rues : en quelques heures tout Paris apprend l’incroyable nouvelle. (…).
Les agressions qui touchent directement la famille royale achèvent de convaincre Louis de la nécessité de partir. (…). Depuis longtemps, le roi et la reine attendaient leur salut des puissances extérieures, à commencer par l’aide de la cour de Vienne, avec laquelle Marie-Antoinette restait en liaison. Mais les cours étrangères ne bougeaient pas ; elles n’étaient pas suffisamment unies pour cela, et elles avaient un bon prétexte pour ne rien faire : leur intervention dans les affaires françaises eût risqué de mettre en danger les personnes physiques de la famille royale.
Devant cet immobilisme, Louis XVI et Marie-Antoinette s’avisèrent qu’en fuyant de Paris ils mettraient les puissances au pied du mur. En octobre 1790, le roi avait confié son dessein au Baron de Breteuil, émigré en Suisse, pour qu’il informât les puissances amies et chargeât Bouillé de la responsabilité militaire d’une opération visant à le mettre à l’abri, lui et sa famille, dans une place forte de la frontière (1).
C’est (…) à Sainte-Menehould (…) que le roi fut reconnu par le maître de poste Drouet. Mme de Tourzel (2) raconte ainsi la scène :
« Le malheur voulut que l’infâme Drouet […], patriote enragé, se trouvât en ce moment à la porte, et qu’ayant la curiosité de regarder dans la voiture, il crut reconnaître le roi et sen assura positivement en comparant la figure de ce prince avec un assignat qu’il avait dans sa poche. Ce malheureux prit un cheval, suivit la voiture du roi jusqu’à Clermont, et ayant entendu dire qu’il allait à Varennes, il jugeai qu’il serait facile de le faire arrêter en prenant les devants, et en avertissant les autorités et les habitants sur lesquels il pouvait compter du passage de Sa Majesté. »
Michel Winock, Varennes : le roi s’enfuit, Les collections de l’Histoire n°25, octobre-décembre 2004
(1) La fuite devait se terminer à Montmédy, une place forte de la Meuse jadis fortifiée par Vauban et proche à la fois du Luxembourg et des Pays Bas
(2) gouvernante des enfants de Louis XVI
Document 2. « Retour de Varennes. Arrivée de Louis XVI à Paris, le 25 juin 1791 », tableau de Jean Duplessi-Bertaux ,
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Document 3. "la famille des cochons ramenée à l'étable", anonyme, 1791
Document 4. La fusillade du champs de mars le 17 juillet 1791, gravure de Prieur, musée Carnavalet, Paris