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Ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

15 Apr

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #Patrimoine local, #sortir de la classe

Photo René Commère - Firminy Vert - Mai 1962

Photo René Commère - Firminy Vert - Mai 1962

Comment, durant la période des Trente Glorieuses, Firminy devient elle une ville moderne adaptée aux nouveaux besoins de ses habitants ?

 

 

Ces exercices ont pour but de préparer la visite centrée sur le thème de « Firminy dans les trente glorieuses » et en articulation avec le cours qui sera fait en classe. Vous trouverez la plupart des réponses dans les documents référencés. Certaines réponses peuvent aussi vous être fournies lors de la visite.

 

 

Introduction

 

Pour mener à bien ses projets, Eugène Claudius Petit s’appuie sur deux plans d’urbanisme adoptés par le conseil municipal respectivement en 1954 et en 1964. Ces deux plans vont modifier le cadre de vie des Appelous. Par cette stratégie, on comprend que le maire ne souhaitait pas agir au coup par coup mais avait un programme global pour la ville. Pour lui « il y a tout avantage à établir un règlement sans distinction à tous les habitants. Il remet de l’ordre dans la cité, en ce sens qu’il empêche de construire là où des développements, des voies, des équipements publics doivent être un jour ou l’autre réalisés. Il y aura économie des deniers publics car cela évitera les fausses manœuvres et de défaire ce qui a été fait. Enfin le plan permet une expropriation en cas de nécessité. C’est donc un outil de travail échelonné dans le temps. » (Lettre d’Eugène Claudius Petit adressée le 25 mai 1960  au  maire de Saint Galmier, et cité par René Commère sur son blog :   http://lunieutaire.over-blog.com/)

Mais il ne s’agit  pas de reconstruire à l’identique. Eugène Claudius Petit souhaite proposer une « nouvelle ville » aux habitants.

 

 

Exercice 1. Eugène Claudius Petit ou la volonté d’un maire pour rendre la ville aux habitants

 

1. Faites une recherche personnelle sur Eugène Claudius Petit ? Quelles ont été ses fonctions nationales et locales ? En quoi l’élection d’Eugène Claudius Petit au mandat de maire constitue un atout pour Firminy ?

2. Quel regard porte-t-il sur Firminy  au début des années 50 ? Approfondissez votre réponse  en reproduisant et complétant la ligne 1 du tableau ci-dessous. (Documents 1, 2 et 3)

3. Quelles sont les idées qui animent Claudius Petit en termes d’aménagement du territoire ? Montrez que Claudius Petit a une vision globale qui ne s’arrête pas aux simples logements ? (document 4)

4. Quelles sont les grandes réalisations urbanistiques menées par la municipalité de Firminy dirigée par Claudius Petit et qui font de Firminy une ville adaptée aux mutations que connaît alors  la société française ? Répondez en reproduisant et complétant la ligne 2 du tableau ci-dessous.  (Documents 5,  6, 7)

5. A qui est destinée la maison de la culture ? Quel est son objectif ? (document 8)

 

 

Logement

Voirie

Eau

Services publics

Equipements culturels et sportifs

circulation

Situation en 1950

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Situation en 1964

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Document 1. Firminy au début des années 1950

 

La plupart des quartiers étalaient avec franchise leur inconfort et leur délabrement. Serrées les unes contre les autres comme pour se soutenir, les maisons d’un étage ou deux, rarement davantage, leurs cours au sol défoncé, encombrées d’appentis, de dépôts, de cabinets parfois, dans une accumulation déconcertante, souvent ingénieuse, donnaient à la ville ce caractère d’unité qu’on trouve dans les pays dont les besoins s’expriment massivement. (…). Dans ces maisons basses construites à la hâte (…), les familles s’entassent. Les logements ne sont guère variés ; sauf exception, ils sont faits de deux grandes pièces ouvrant sur la rue s’ils sont en rez de chaussée, ou sur un escalier de bois, aussi raide qu’une échelle de meunier, s’ils sont surélevés.   Un fourneau près d’un évier, quand il s’en trouve un, dans la pièce qui sera la cuisine et la salle à manger, plusieurs lits et armoires dans l’autre pièce qui sera la chambre, un lit disposé dans la cuisine quand la famille est nombreuse, disent mieux qu’une patiente monographie la condition ouvrière au XIX° siècle et qu’elle était pour beaucoup de familles de Firminy durant la première moitié du XX° siècle. Les trottoirs délabrés, davantage encore que les pavages irréguliers des rues, disaient l’abandon de tout entretien au niveau de besoins (…). L’eau, elle même, sans quoi tout progrès social est impossible, était insuffisante en quantité et inacceptable en qualité. (…) Après les gros orages, lorsque le niveau de la retenue baissait au plus bas, la pollution de l’eau atteignait un degré dangereux pour la consommation familiale. De là sans doute les cas répétés de fièvre typhoïde considérés comme une fatalité.  (…). Les écoles primaires ne parvenaient pas à absorber la vague démographique pourtant prévisible. L’hôpital, insuffisant, sommairement équipé, installé en partie dans de vieux bâtiments, interdisant toute évolution, abritait un hospice comparable en tous points aux pauvres immeubles des vieux quartiers. (…). Il n’y avait pas de maternité pour les 20 000 habitants de la cité et les 50 000 de l’agglomération. (…). Les encombrements des jours de marché, les difficultés aux carrefours, l’accroissement des transports routiers, industriels et touristiques imposaient des modifications fatalement très coûteuses et pour cela jamais envisagés. (…). L’unique jardin public se casait à l’étroit, près du centre, à l’emplacement d’un ancien carreau de mine. Pas de stade, pas de théâtre, pas de salles des fêtes. Tout paraissait dépassé, inadapté, étranger à l’évolution qu’on pouvait observer partout ailleurs. (…)

Dès lors, les études furent entreprises dans cette seule perspective : rajeunir la ville, offrir les logements correspondant aux besoins actuels, multiplier les possibilités d’emploi, donner aux jeunes leurs chances sur place, mettre en valeur les ressources locales, non seulement sur le territoire de la commune mais en s’efforçant d’entraîner dans la même voie toutes les communes des alentours afin d’aboutir à un ensemble équilibré. (…).

Chaque opération étant nécessairement traitée séparément, faisant l’objet d’un vaste marché passé avec les entrepreneurs offrant le meilleur service, bénéficiait de subventions du département ou de l’Etat ou bien exigeait le lancement d’emprunts par la municipalité ou sous sa garantie.

 

D’après Eugène Claudius Petit, revue Urbanisme, n°104, 1968.

Document 2. Un état des lieux catastrophique (1958)

Résumé de l’enquête réalisé en 1958 en vue des plans d’urbanisme à venir, cité par Jean Vigouroux, dans « C’était hier dans l’Ondaine », premier recueil, Editions de la Société d’Histoire de Firminy, 2003.

Résumé de l’enquête réalisé en 1958 en vue des plans d’urbanisme à venir, cité par Jean Vigouroux, dans « C’était hier dans l’Ondaine », premier recueil, Editions de la Société d’Histoire de Firminy, 2003.

Document 3. Une rue de Firminy (Non daté - Cliché de René Commère)

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine

Document 4. Pour un aménagement républicain du territoire

 

Il ne suffit pas, en effet, de multiplier le nombre des logements et d’améliorer leur qualité ; il faut encore que ces logements soient édifiés aux emplacements les plus favorables, tant pour le bon rendement des activités productrices que pour le bien-être et l’épanouissement des individus. Ils doivent être disposés en relation avec les lieux de travail et les centres culturels, les espaces libres et les voies de circulation, de telle sorte que les fonctions qui caractérisent tout établissement humain, habitations, travail, échanges, éducation et loisirs, s’exercent en parfaite harmonie. (…).

Un niveau de vie élevé ne suffit pas à apporter le vrai bien-être et à satisfaire toutes les aspirations de l’homme. A quoi bon un équipement économique puissant et même un équipement social perfectionné, si la santé physique et morale d’une grande partie des habitants s’étiole dans un cadre de vie médiocre ? (…)

Le moment est venu où il convient de se demander si la préoccupation de la vie de l’homme et de ses meilleures conditions de bien-être et de confort dans le cadre qui lui est donné ne doit pas passer au premier plan. En effet, la situation actuelle atteint l’homme dans sa santé, ses facultés de loisirs et de travail, bref dans sa dignité, par l’acceptation forcée d’une médiocrité sans contrepartie.

Telles sont les préoccupations auxquelles répond une politique d’aménagement du Territoire. (…)

L’Aménagement du Territoire, c’est la recherche dans le cadre géographique de la France, d’une meilleure répartition des hommes, en fonction des ressources naturelles et des activités économiques.

Cette recherche est faite dans la constante préoccupation de donner aux hommes de meilleures conditions d’habitat, de travail, de plus grandes facilités de loisirs et de culture. Cette recherche n’est donc pas faite à des fonds strictement économiques, mais bien davantage pour le bien-être et l’épanouissement de la population.

 

Eugène Claudius Petit, « Pour un plan d’aménagement du territoire », 1950

Document 5. Les réalisations de première urgence (d'après Revue Urbanisme, n°104, 1968)

 

Outre la Place du centre et Firminy-Vert, le bilan des principaux travaux réalisés en 1964 en tous points de la ville pour répondre aux solutions de première urgence était à lui seul révélateur de l’ampleur de la tâche qui devait être entreprise à tous les niveaux.

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine
Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine

Document 6. Firminy-Vert est-il un grand ensemble ?

 

Il n’a pas été conçu isolément, mais en fonction de la ville entière. Il n’est pas un corps étranger posé au hasard des terrains disponibles et vivant sur lui-même. C’est un quartier qui aura besoin des équipements des autres quartiers et qui offrira à ceux-ci les équipements qu’ils comportent et qui ne lui sont pas exclusifs. Ainsi le Stade, la Maison de la Culture et le lavoir public automatique sont au service de toute la population, cependant que les habitants du nouveau quartier useront des services installés dans les anciens.

 

Eugène Claudius Petit, revue Travaux, octobre 1961

Document 7. Les équipements réalisés à Firminy-vert

 

Enseignement

Culture

Social

Culte

Sport

Commerce

Divers

2 écoles primaires

2 écoles maternelles

1 cinéma

1 bibliothèque

Des clubs

1 centre social

1 crèche

1 centre paroissial

1 stade et des terrains de jeux

3 points de vente dont 1 principal

1 buanderie automatique

Des séchoirs situés à l’extérieur des bâtiments

Des ateliers de bricolage

Des salles de réunions

Des clubs de jeunes, etc…

 

Revue Travaux, octobre 1961

Revue Urbanisme, n°104, 1968

Revue Urbanisme, n°104, 1968

 

A. Caserne des pompiers

B. Ecole primaire des Noyers

C. Ecole primaire du stade

D. Ecole maternelle des Noyers

E. Ecole maternelle du Trémollet

F. Centrale thermique

G. Maison des Jeunes et de la culture

H. Centre commercial

I. Tour 17 étages

J. Immeuble 17 étages

Document 8. Une Maison de la Culture et de la Jeunesse à Firminy

 

La maison de la culture et de la Jeunesse est une des 7 voulues par le ministre des affaires culturelles : André Malraux.

 

« La construction d’une Maison de la Culture et de la Jeunesse a été décidée. Accueillante à tous, car la culture n’a pas d’âge, elle l’est particulièrement à la jeunesse qui doit se sentir chez elle. C’est Le Corbusier qui l’a conçue dans le cadre d’un ensemble sportif, culturel et cultuel.

La Maison de la Culture, plantée sur la falaise qui borde un côté du stade, le domine en ménageant un espace scénique qu’un théâtre de plein air complètera.

Sans attendre la salle de 1 200 places qui la prolongera, la Maison de la culture développe progressivement ses activités : musique, théâtre, bibliothèque, discothèque, marionnettes et plus tard photo et cinéma cependant que les expositions et les conférences se déroulent dans cette architecture « créative » dont Le Corbusier avait le secret. »

 

Eugène Claudius Petit, revue Urbanisme, n°104, 1968.

Exercice 2. La valeur démonstrative de Firminy-Centre

 

1. Où se localise l’usine Experton ? En quoi cette localisation peut-elle être un problème ? (Document 9)

2. Par quoi est remplacée l’usine Experton ? Quel type de logement est proposé aux habitants ? Pourquoi ? (Documents 9 et 10)

3. Quel était l’objectif de cette réalisation ? (Document 10)

 

Document 9. La rénovation du centre : de l’usine Experton (Limousin) à la Résidence du centre

 

1949 : fermeture de l’usine

1950 : achat de l’usine par la mairie

1952 : début des travaux de démolition

1956 : livraison aux premiers locataires des 122 appartements de la Résidence du Centre

1957 : ouverture du centre administratif qui héberge les services de la sécurité sociale et le service des Finances et des contributions

1959 : installation du commissariat de police dans une nouvelle construction faisant suite au bâtiment administratif

 

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine

Document 10. La valeur démonstrative de Firminy-Centre

 

« On a vanté partout les mérites de ces vieux quartiers où les gens de diverses conditions se côtoient, où les familles de toutes dimensions vivent auprès de célibataires de tous âges. Mais il n’est pas facile de créer d’un coup ce que le temps a lentement accumulé. Au mieux peut-on aménager les programmes de construction pour que la population, dans sa composition globale s’y retrouve. C’est à quoi a voulu répondre le projet de la place du Centre. Le premier immeuble (…) est conçu de telle sorte que sur chaque palier ouvrent la porte d’un appartement d’une pièce, d’un de deux pièces, d’un de trois et d’un de quatre ou cinq pièces, tous dotés du chauffage central, de la distribution d’eau chaude et de vidoirs. (…). Pour la première fois dans la vallée de l’Ondaine, des logements normalement équipés étaient mis à disposition des familles ouvrières aux ressources modestes. Les autres projets ne pourraient aller moins loin que le premier ».

 

Eugène Claudius Petit, revue Urbanisme, n°104, 1968.

Exercice 3.  Firminy-Vert : un projet novateur qui se distingue des grands ensembles ordinaires

 

1. Localisez et présentez le lieu où a été construit Firminy-vert. Quels sont les avantages d’une telle localisation ? (Document 11)

2. Quelles sont les procédés de construction utilisés ? Dans quel but ? (Document 12)

3. Quel document a inspiré la réalisation du quartier de Firminy-Vert, du centre civique et de l’unité d’habitation ?  Quel grand architecte est à l’origine du document ? Recherchez quelles œuvres architecturales il a réalisé à Firminy ? (document 13 et recherche personnelle)

4. Comment ces principes sont-ils appliqués concrètement à Firminy-Vert ? Justifiez clairement votre réponse. (Document 13 et Documents 14 et suivant)

5. Pourquoi Firminy-Vert ne peut pas être considéré comme un grand ensemble ordinaire ? Justifiez votre réponse. (Documents  6 et 7)

6. Comment est présenté le quartier de Firminy-Vert aux nouveaux habitants ? (Document 15)

7. Montrez que les Appelous accèdent au confort en venant habiter à Firminy-Vert. (Document 15 et 16)

Document 11. A l’extérieur de la ville, une carrière abandonnée où Le Corbusier fera construire la maison de la culture

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine

Document 12. Les principes de construction

 

La conception des bâtiments marque un net souci d’industrialisation des chantiers, mais la première idée de préfabrication a du être abandonnée par la suite de la configuration trop accidentée du terrain et des difficultés de transport. On a donc fait porter la normalisation sur les coffrages, le coulage se faisant en œuvre.

L’industrialisation a donc été recherchée par :

-  la répétition d’opération identique ;

- un maximum de réemploi de l’outillage et du matériel ;

- l’emploi d’un minimum de main d’œuvre qualifiée

- la réduction des opérations de finition.

 

Les façades étant préfabriquées en atelier, le seul travail de finition extérieur reste l’enduit  sur les pignons et le ragréage éventuel des parties mal sorties au décoffrage. Il est extrêmement rapide.

La normalisation des éléments de construction (panneaux de façade, portes, installations sanitaires, équipement des cuisines) a été également poussée au maximum au point d’éviter presque complètement le travail sur le chantier.

 

Le point de vue de l’Entrepreneur, revue Travaux, 1961

 

Document 13. La Charte d’Athènes (élaborée sous l’égide de Le Corbusier en 1933 et publiée en 1941)

 

Les clefs de l'urbanisme sont dans les quatre fonctions : habiter, travailler, se recréer (dans les heures libres), circuler. (...)

Les plans détermineront la structure de chacun des secteurs attribués aux quatre fonctions clefs et ils fixeront leur emplacement respectif dans l'ensemble. (...)

Les nouvelles surfaces vertes doivent servir à des buts nettement définis : contenir les jardins d'enfants, les écoles, les centres de jeunesse ou tous bâtiments d'usage communautaire, rattachés intimement à l'habitation.  (...)

L'alignement traditionnel des habitations sur le bord des rues n'assure d'insolation qu'à une partie minime des logis.  (...)

Un nombre minimum d'heures d'ensoleillement doit être fixé pour chaque logis. (...)

L'alignement des habitations au long des voies de communication doit être interdit.  (...)

Les valeurs architecturales doivent être sauvegardées (édifices isolés ou ensembles urbains). (...)

La destruction de taudis à l'entour des monuments historiques fournira l'occasion de créer des surfaces vertes. (...)

L'emploi de styles du passé, sous prétexte d'esthétique, dans les constructions neuves érigées dans les zones historiques, a des conséquences néfastes. Le maintien de tels usages ou l'introduction de telles initiatives ne sera toléré sous aucune forme.  (...)

L'urbanisme est une science à trois dimensions et non pas à deux dimensions. C'est en faisant intervenir l'élément de hauteur que solution sera donnée aux circulations modernes ainsi qu'aux loisirs, par l'exploitation des espaces libres ainsi créés. (...)

Les constructions hautes implantées à grande distance l'une de l'autre, doivent libérer le sol en faveur de larges surfaces vertes. (...)  

Les rues doivent être différenciées selon leurs destinations : rues d'habitation, rues de promenade, rues de transit, voies maîtresses. (...)

Le piéton doit pouvoir suivre d'autres chemins que l'automobile.

Document 14a. Le centre civique (La maison de la culture, le stade et l’église conçus par Le Corbusier)

cliché personnel

cliché personnel

Document 14b. La verticalité libère l’espace au sol réservé aux espaces verts (80% de la superficie du quartier est réservé aux espaces verts)

cliché personnel

cliché personnel

Document 14c. La coulée verte traversant le quartier de Firminy-Vert

cliché personnel

cliché personnel

Document 14d. Une école à proximité des habitations

cliché personnel

cliché personnel

Document 14e. Les étendages au service des habitants de Firminy-Vert

cliché personnel

cliché personnel

Document 15. Extraits du livret distribué  aux nouveaux habitants de Firminy-Vert (« Horizons nouveaux »,  1959)

Firminy dans les Trente Glorieuses - Histoire d’une mutation urbaine
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Document 16. Plan d’un appartement de Firminy-Vert

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Exercice 4. L’unité d’habitation, un projet avorté

 

1. Localisez et présentez l’unité d’habitation de Firminy (lors de la visite)

2. A quel architecte est confiée la réalisation de l’unité d’habitation ? Que prévoyait initialement le projet ? Pourquoi est-il abandonné ? (lors de la visite)

3. Rappelez quels principes architecturaux sont appliqués ici ? (lors de la visite)

4. Quel objet Eugène Claudius Petit commande-t-il au designer Pierre Guariche afin de l’offrir aux nouveaux habitants de l’unité d’habitation ? En quoi cet objet est-il révélateur de l’évolution de la place de la femme dans la société française ?  (Document 17)

Document 17. Le meuble passe-plat : un meuble révélateur de l’évolution des mentalités

cliché personnel

cliché personnel

 

Le meuble passe-plat, meuble liaison entre la cuisine et le séjour, précurseur de la cuisine américaine, est un concept qui peut paraître aujourd’hui éculé mais au milieu des années 1960, il n’est pas accepté par tous et est révélateur d’un changement des mentalités d’une influence plus forte des conceptions de l’habitat d’Amérique du Nord après la seconde guerre mondiale. En 1956, Günter Anders (1) le décrivait ainsi : « Depuis déjà une bonne dizaine d’années, on a pu observer le recul progressif du meuble qui, socialement parlant, symbolisait la famille. Il s’agit de la table de la salle à manger, massive, installée au milieu de la pièce et autour de laquelle la famille se réunissait, ce meuble est tombé en désuétude ».

Imaginer et faire construire un habitat HLM de ce type, c’est aussi voir, reconnaître un nouveau type de relation intrafamiliale, et notamment une nouvelle place dévolue aux femmes. La configuration même des pièces, dans l’unité d’habitation, est assez moderne puisque la place dévolue à la préparation et à la prise des repas est assez limitée. Ce meuble doit être très mobile pour donner une souplesse de l’habitat et agrandir plus ou le séjour ou  la cuisine, selon le choix ou les besoins. Il y a toujours une idée   de liberté et de fonctionnalité. Mais cette conception datant de la Reconstruction (donc avant les années de croissance) n’est plus adaptée aujourd’hui. En effet, les dimensions limitées posent aujourd’hui le problème de la capacité de cet espace à faire une place aux instruments du machinisme ménager.

 

1. Cité dans Klaud-Jürgen Sembach, Gabriele Leuthäuser, Peter Gössel, Le Design du meuble au XX° siècle.

 

Article de Clarisse Lauras, Le meuble passe-plat, « livre de conte » de Firminy, Histoire contemporaine et patrimoine, la Loire, un département en quête de son identité,  Publications de l’université de Saint-Etienne, 2008

 

Télécharger l'ensemble du fascicule au format pdf

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