La Marseillaise
Les symboles républicains font périodiquement l’objet d’une récupération politique et de polémiques. A gauche comme à droite, chaque parti tente de se les approprier : parmi eux la Marseillaise. Pour comprendre le sens à donner ce chant devenu hymne national, il convient de le replacer dans son contexte historique.
Depuis 1789, la France a basculé dans la Révolution, mettant un terme à l’Ancien Régime. De nouveaux principes s’affirment. Ils sont notamment définis par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (Liberté, égalité, sûreté, propriété, souveraineté populaire).
Si dans un premier temps , les révolutionnaires français manifestent leur désir de paix par une déclaration de paix au monde (20 mai 1790) , la position de la France évolue. En septembre 1791, Elle accepte le rattachement du Comtat venaissin et d’Avignon (alors propriété du pape) au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : ils remettent ainsi en cause l’ordre européen. En reconnaissant aux peuples de droit de choisir leur avenir politique, la France révolutionnaire constitue désormais un danger pour les monarchies européennes. La crainte d’une contagion révolutionnaire attise leur hostilité. Les souverains étrangers menacent d’intervenir pour soutenir Louis XVI. L’attitude à adopter face à cette menace divise les révolutionnaires. Les partisans de la guerre l’emporte. Finalement le 20 avril 1792, les Français précipitent les évènements en déclarant la guerre à l’empereur d’Autriche. Ce dernier est alors rejoint par le roi de Prusse.
"Marche des Marseillois chantée sur diferans theatres" (cliquez sur l'image pour écouter la version officielle)
Paris, Frère ; Londres, W.Holland, 1792
1. Présentez le document. Vous insisterez sur le contexte 2. Quelles sont les valeurs défendues par la Marseillaise ? (cliquez ici pour lire les paroles)
C’est dans ce contexte que naît la future Marseillaise. Rouget de Lisle, un jeune officier patriote stationne à Strasbourg. L’atmosphère dans cette ville frontière est enthousiaste et pleine d’espoir. Rouget de Lisle entend alors écrire un Chant de guerre pour l’armée du Rhin. Dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, il le met en forme et en musique. Très vite ce chant prend une dimension nationale et révolutionnaire. A Marseille, il est rebaptisé et chanté par l’armée des Fédérés du Midi qui montent vers Paris. Le 10 août, lors de le prise des Tuileries (arrestation et emprisonnement du roi) la Marseillaise est chanté. La Marseillaise connaît alors un succès fulgurant et est chanté sur les chants de bataille, dansle Paris révolutionnaire. Elle devient chant national le 14 juillet 1795 (26 messidor an III)
Le succès de la Marseillaise est lié à la simplicité de la structure musicale, qui celle de la chanson (couplet/refrain). Hymne simple et touchant, ce chant révolutionnaire et patriotique a aussi une vocation internationale. Ce chant présente une ambivalence. Elle en appelle à l’extermination des méchants, «tyrans » et vils « despotes ». Toutefois la cruauté du refrain (« Qu’un sang impur [celui des tyrans et de leurs mercenaires et non celui des peuples !!!] abreuve nos sillons ») n’exclut pas la fraternité (« Français en guerriers magnanimes/Epargnez ces tristes victimes »).
Pour en savoir plus
quelques lectures rapides sur la Marseillaise et la période révolutionnaire
Alice Gérad, Bonnet phrygien et Marseillaise, L’histoire n° 113, juillet/août 1998
Les Collections de l’Histoire, La Révolution française, n°25, octobre –décembre 2004
Jean Clément Martin, La Révolution, la documentation photographique, n°8054, 2006
Michel Vovelle, La Révolution française expliquée à ma petite fille, Seuil, 2006
Quelques sites internet
Le site officiel de l’Elysée revient sur plusieurs symboles républicains