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Ce blog pédagogique d'histoire-géographie et d'éducation morale et civique (E.M.C.) tire son nom d'un terme issu du parler gaga (le parler stéphanois) ; le cafuron (window in english !) est une lucarne ou un oeil de boeuf éclairant un réduit. Ce blog s'adresse tout autant aux élèves du lycée Jacob Holtzer (Firminy- Loire) qu'à un public plus large. Bonne visite !

25 Sep

Faut-il être beau pour réussir ?

Publié par Louis BRUN  - Catégories :  #seconde

Égalité et discrimination

 

 

Faut-il être beau pour réussir ?  L'exemple de la discrimination physique à l'embauche

 

Séance 1. La discrimination physique à l'embauche : un critère de sélection de plus en plus courant

 

Comment se manifeste cette discrimination sur le marché du travail ?

 

Exercice 1. Qu'est-ce qu'une discrimination ?

 

1. Qu'est-ce qu'une discrimination selon vous ? Quelles sont les formes de discrimination que vous connaissez ?

2. Où s'exerce selon vous ces discriminations ?

3. Confrontez vos réponses au document 1 ci-dessous ? Quelles sont les aspects qui ont été oubliés dans votre définition ?

Document 1. Discriminations : ce que dit la loi de 2001

 

L’article 225-1 du Code pénal définit juridiquement la discrimination et énonce les critères prohibés :

 

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». 

 

Exercice 2. La discrimination physique : une discrimination courante et pourtant peut médiatisée

 

1.  Quelle forme de discrimination évoque le reportage ci-dessous ? dans quel domaine ? Donnez un exemple précis ?

2.  Que risque une entreprise en utilisant de telle pratique ? 

3. Quelles sont les autres formes de discrimination à l'embauche évoquées au début du reportage ?

4. Quelle part occupe la discrimination physique aujourd’hui ? Quelle catégorie est plus particulièrement touchée ? Complétez votre réponse avec le document 2.

5. Comment, selon vous, peut-on "expliquer" cette situation ? (Document 3)

Document 2. L'apparence physique, facteur de discrimination à l'embauche

Document 2. L'apparence physique, facteur de discrimination à l'embauche

Captures d'écran de sites d'informations
Captures d'écran de sites d'informations
Captures d'écran de sites d'informations
Captures d'écran de sites d'informations
Captures d'écran de sites d'informations

Captures d'écran de sites d'informations

Document 3. A l'origine des discriminations physiques

 

Le regard porté sur l’apparence physique (silhouette, taille, poids, traits de visage…) se retrouve souvent alimenté de préjugés. Chacun analyse les caractéristiques physiques de son voisin pour se représenter des codes et des stéréotypes qui y sont associés. Cette déduction arbitraire va même jusqu’à attribuer des traits de personnalité. Ainsi, une personne corpulente sera accusée de ne pas être dynamique, voire fainéante. Cela peut aller plus loin. Vous avez les traits d’un asiatique ? Vous risquez alors d’être agressé par des délinquants qui s’imagineront que vos poches sont remplies de billets de banque.

 

Charline Fornari, L’apparence physique mise à nu: histoire et actualités d’une discrimination,

 article consulté sur le site respectmag.com le 10 août 2016

 

Séance 2. Lutter contre la discrimination physique : une chose impossible ?

 

Comment lutter contre ces discriminations et garantir un égal accès à l’emploi ?

 

Exercice 3. Lutter contre la discrimination physique

 

1.  Identifiez la solution présentée dans ce document pour tenter de lutter contre les discriminations ? Qui en est à l'origine ? (Document 4)

2. Quel bilan peut-on en dresser ?  (Document 5)

3. Quelles explications est-il possible de fournir pour tenter de comprendre cette situation ? (Documents 5 à 7)

4. Quelle autre solution est préconisée ? Qui en en est à l'origine ? (Documents 7 à 8)

5. A partir des réponses apportées, complétez l’organigramme suivant permettant de répondre à la problématique de la séance.

Document 4. Que risque-t-on en cas de discrimination (loi du 16 novembre 2001) ?

 

En établissant une liste de 20 critères, la France, comme la Belgique, devance le droit européen qui n’interdit pas les discriminations liées à l’apparence physique dans son dispositif de lutte contre les discriminations. Contrairement à la législation européenne, il est donc formellement interdit, en France de refuser l’embauche d’une personne obèse par exemple

 

L’article 225-2 du Code pénal précise les situations dans lesquelles la discrimination est sanctionnée et les sanctions encourues.

 

« La discrimination [...] est punie de 3ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende lorsqu'elle consiste :

A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;

A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;

A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;

A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;

A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;

A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du code de la sécurité sociale ». 

 

Document 5. Une loi difficilement applicable ?

 

Malgré un cadre juridique qui reconnait la discrimination comme infraction punissable, le dernier rapport du Défenseur des Droits indique que les discriminations n’ont pas reculé en France en 2014. Les statistiques nationales démontrent un très faible nombre de condamnations prononcées pour des infractions de discrimination et encore moins concernant spécifiquement une discrimination liée à l’apparence physique.

Ce constat s’explique en partie par la difficulté à prouver les comportements discriminatoires par les victimes, en charges de l’aménagement de la preuve. Mais au-delà de la difficulté à montrer une présomption de discrimination, encore faut-il s’engager dans une démarche juridique. La première étape, celle de la plainte de la victime, ne peut se faire sans que celle-ci reconnaisse et assume sa différence physique et le traitement injuste subi à cause de cette différence. Obtenir gain de cause requiert également une grande force de caractère et de l’énergie pour s’engager dans une lutte difficile. Mais le faible nombre de condamnations tient aussi du simple fait que tous les publics susceptibles de subir des discriminations ne sont pas forcément informés sur les recours juridiques possibles.

 

Charline Fornari, L’apparence physique mise à nu: histoire et actualités d’une discrimination,

 article consulté sur le site respectmag.com le 10 août 2016

 

Document 6. Une loi peu dissuasive ?

 

Quand malgré tout, un procès pour discrimination se tient, le Défenseur des Droits constate que l’impact de la procédure est loin d’être retentissant. Les condamnations ne sont pas exemplaires et, pour les grandes entreprises, les sanctions financières n’apparaissent pas suffisamment dissuasives. De même, en terme d’image, une condamnation pour discrimination a finalement peu d’effet. Les procès individuels semblent donc connaître des limites car elles ne reflètent pas des politiques de discriminations parfois menées à plus grande échelle. Pour riposter plus efficacement contre les pratiques discriminatoires, le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, préconisait il y a quelques années l’usage des actions de groupes. Arme de dissuasion qui a su faire ses preuves chez nos voisins européens, les « class action » viennent tout juste d’être approuvées par l’Assemblée Nationale, qui votait, le 10 juin dernier, une mesure encourageant ce type d’action pour les victimes de discrimination à l’emploi ou au logement. Ces recours collectifs permettront à une personne de poursuivre l’auteur d’une discrimination tout en représentant un grand nombre de victimes de cette même discrimination.

Dans sa définition de l’apparence physique, la loi du 16 novembre 2001 ne considère que les caractéristiques innées ou apparues indépendamment de la volonté de la personne, comme une tâche de naissance ou une cicatrice. D’autres caractéristiques, comme les tatouages, le style vestimentaire ou la coiffure, ne font pas partie de cette définition et ne sont donc pas des facteurs de discrimination interdits par la loi. Pourtant, d’après l’association Tatouage & Partage, à niveau égal, une personne dont les tatouages sont visibles aura 75 % de chances en moins d’être recrutée pour un poste, et 40 % de chances en moins d’obtenir un prêt auprès d’une banque.

 

Charline Fornari, L’apparence physique mise à nu: histoire et actualités d’une discrimination,

 article consulté sur le site respectmag.com le 10 août 2016

 

Document 7. Faire évoluer les mentalités

 

Au-delà des limites de la loi et de ses potentielles améliorations, la question est de savoir si un arsenal juridique viendrait à bout de toute discrimination liée à l’apparence physique. L’image des corps standardisés véhiculée par les médias participe à l’élaboration de canons de beauté dans notre société. Ces critères forment une norme esthétique intégrée dès l’enfance et donc ancrée au plus profond des mentalités. Dans quelle mesure un cadre juridique peut-il faire évoluer les mentalités ? Peut-on punir les préjugés et les stéréotypes basés sur la simple apparence physique ? Toutes les formes de discriminations n’entrent évidemment pas dans les domaines visés par la loi. Les discriminations dans les relations sociales, amicales ou amoureuses ne peuvent être examinées dans une cour de justice mais pèsent lourdement dans le quotidien des victimes de discrimination physique. (...).

Pour Linda Fali, présidente de l’association Ni Putes Ni Soumises, « une loi ne peut être efficace sans changement d’attitudes au préalable ». Les associations engagées dans la lutte contre les discriminations en sont persuadées : une loi seule ne peut pas apprendre la tolérance. « Il vaut mieux éduquer, apprendre que la différence est une richesse pour nos sociétés, qu’elle est belle et saine, que l’être humain est riche de ce qui le particularise, que sa beauté n’est pas dans le stéréotype mais bien au fond de lui-même » affirme Bénédicte Louyer, atteinte d’albinisme oculo-cutané et vice-présidente de l’association GENESPOIR (association française des albinismes).

 

Charline Fornari, L’apparence physique mise à nu: histoire et actualités d’une discrimination,

article consulté sur le site respectmag.com le 10 août 2016

 

organigramme à compléter - format pdf

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